Le Journal de Quebec

Fautes non provoquées

- ANTOINE ROBITAILLE SUR LA ROUTE ÉLECTORALE

Au tennis, quand on perd le point alors que c’était vraiment évitable, on parle de « faute non provoquée » (FNP).

La première semaine de campagne a été un festival de FNP !

La CAQ en a commis deux importante­s (Le Bouyonnec, Caire) ; le PLQ, plusieurs dans la même manche (Bourdon).

Quant au PQ, il avait presque réussi à dissimuler sa première, mercredi : l’expulsion du candidat Pierre Marcotte pour des propos anti-musulmans publiés… sur Facebook.

Mais hier, avec le dérapage numérique de la candidate Michelle Blanc qui a, sur Twitter, attaqué gratuiteme­nt le blogueur Xavier Camus, dénonciate­ur de Marcotte, les deux FNP du PQ ont comme été amplifiées.

L’une rappelant l’autre, puis réactivant une précédente : les propos aussi anti-musulmans d’une autre ex-candidate, Muguette Paillé.

TRÈS MAUVAISE HUMEUR

Jean-françois Lisée s’est donc présenté hier matin au premier point de presse de la journée, portant sur le télétravai­l, faussement guilleret.

Et quand les inévitable­s questions sur la controvers­e Blanc-camus sont venues, il semblait carrément vouloir aller travailler à distance. Il fut obligé, pour une deuxième fois en deux jours, d’avouer sa « très mauvaise humeur » à l’égard d’une personne de son équipe. Et dut soutenir que, puisqu’elle s’était excusée, sa candidate aux Tweet diffamatoi­res pouvait continuer sa campagne.

Bref, il passait l’éponge, un peu comme Legault avec Caire. Muguette Paillé a aggravé les choses en faisant savoir qu’elle aurait aimé bénéficier d’autant de compréhens­ion.

TRÈS MAUVAIS SOUVENIRS

Cela tranche avec l’énergie « smoothie » que le chef péquiste tente invariable­ment d’exhiber depuis sept jours.

Cela rappelle surtout l’épisode désastreux pour le PQ de la charte des valeurs, non pas pour sa logique républicai­ne défendable, mais pour les sous-entendus douteux de certains de ses défenseurs.

On comprend pourquoi Lisée préfère parler du destin de L’ALENA, dossier qu’il avait habilement réussi à retourner à son avantage. Mais il y a des FNP plus graves que d’autres, commises au mauvais moment.

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