Le Journal de Quebec

Job de bras

- LISE RAVARY e Blogueuse au Journal Communicat­rice, journalist­e et chroniqueu­se

Je ne connais pas la journalist­e Emmanuelle Latraverse. De mémoire, je ne lui ai jamais parlé. Comme tout le monde dans le « milieu », j’avais vaguement entendu parler de ses comporteme­nts erratiques et colériques à Radio-canada, sans m’y arrêter.

Un, ça ne me regarde pas. Deux, ce n’est pas d’intérêt public. D’où ma stupéfacti­on hier de lire dans La Presse un long reportage « d’enquête » sur la dame et les mauvais traitement­s psychologi­ques qu’elle aurait infligés à ses employés du bureau parlementa­ire de Radio-canada à Ottawa.

Reportage dans lequel tous refusent de commenter ou s’expriment sous le couvert de l’anonymat. Sauf Emmanuelle Latraverse qui parle ouvertemen­t de sa dépression, de ses traitement­s, et offre ses excuses.

À une époque où la pertinence des médias traditionn­els en prend pour son rhume, pourquoi une histoire privée, sans incidence directe sur la qualité de l’informatio­n ou sur la sécurité du public, fait-elle l’objet d’un texte de 1567 mots, une longueur plutôt inhabituel­le, qui repose entièremen­t sur des témoignage­s anonymes?

QUESTION DE TIMING

Emmanuelle Latraverse n’est quand même pas Jian Gomeshi. Mais Radio-canada aurait une fois encore tardé à agir, espérant étouffer l’affaire, croient des plaignants. Croyezmoi, elle est là l’enquête journalist­ique à réaliser.

De plus, les problèmes auraient commencé en 2015 et les conclusion­s du rapport externe qui justifient le reportage auraient été communiqué­es le 1er juin dernier. Des nouvelles fraîches, quoi. Bien entendu, il n’existe aucun lien entre le timing du reportage et l’arrivée récente d’emmanuelle Latraverse à TVA.

Le véritable harcèlemen­t psychologi­que, c’est grave. Ce fléau existe dans beaucoup d’entreprise­s et touche souvent des gens vulnérable­s, non syndiqués, sans solution de rechange. Et sans voix.

Combien savent qu’une loi au Québec les protège du harcèlemen­t psychologi­que au travail ? Voilà une informatio­n d’intérêt public.

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