Le Journal de Quebec

Legault et Lisée dénoncent les M$ versés aux patrons

- CHARLES LECAVALIER

RIVIÈRE-DU-LOUP | François Legault n’aurait jamais permis aux patrons de Bombardier d’encaisser 78 M$ alors que la compagnie a été sauvée par de l’argent public, tandis que le chef péquiste Jean-françois Lisée parle d’un scandale permanent.

« Philippe Couillard a permis à des gens qui étaient, disons la vérité, sur le bord de la faillite il n’y a pas longtemps de faire 78 M$ de profits en plus de leur salaire », a dénoncé le chef caquiste hier, en marge d’une annonce à Rivière-du-loup.

Le Journal a révélé hier matin que les hauts dirigeants de Bombardier devraient bientôt se partager cette somme en liquidant une partie de leurs options sur actions.

François Legault estime que le gouverneme­nt du Québec aurait dû interdire cette manoeuvre lorsqu’il a fait son investisse­ment de 1,3 milliard $ chez l’avionneur, en 2015.

CLAUSE

M. Legault affirme qu’une clause dans l’investisse­ment de 1,3 milliard du gouverneme­nt chez Bombardier aurait dû empêcher cette pratique. « Notre mauvais négociateu­r de premier ministre ne connaissai­t pas ça. Moi, ça me choque au plus haut point », a-t-il ajouté.

« C’est un scandale permanent, s’est indigné Jean-françois Lisée, en marge d’une annonce, à Montréal. Mais combien ça vous prend exactement ? C’est quoi, la limite ? À quel moment vous allez dire : “C’est indécent” », a-t-il dit. Il a promis de revenir à la charge durant la campagne avec un engagement électoral à ce sujet.

Philippe Couillard s’est pour sa part défendu d’avoir commis une erreur dans cette affaire. « La seule corrélatio­n qui existe, c’est entre la décision que le gouverneme­nt a prise [d’investir 1,3 milliard dans la Série C] et le maintien de milliers d’emplois dans l’aéronautiq­ue », a-t-il lancé.

Le chef libéral estime que les patrons de Bombardier n’ont pas mal agi en passant à la caisse. « Maintenant, les grandes compagnies mondiales cotées en bourse ont des pratiques de rémunérati­on qui sont appuyées par le conseil d’administra­tion. C’est comme ça que ça marche pour toutes les entreprise­s » a-t-il laissé tomber. – Avec Geneviève Lajoie et Marc-andré Gagnon

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