Le CRTC exige un minimum de 75 % de production originale
OTTAWA | (Agence QMI) Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a exigé, hier, que les quatre grands groupes de télédiffusion produisant du contenu francophone au pays consacrent au moins 75 % de leurs dépenses en émissions canadiennes pour des émissions originales de langue française.
Cette mesure, qui entrera pleinement en vigueur à compter du 1er septembre, pour la saison télévisuelle 2019-2020, vise le Groupe TVA, le Groupe V, Bell Média et Corus.
Le CRTC a cependant accordé une période de grâce aux quatre télédiffuseurs privés. « Le pourcentage pour l’année 2018-2019 sera de 50 %, ce qui permettra aux groupes de s’adapter aux nouvelles exigences et de préserver un soutien adéquat afin de produire du contenu original de langue française pour le marché francophone », a expliqué l’organisme fédéral par communiqué.
Concrètement, cette décision ne changera pas grand-chose pour TVA et pour V, qui dépassent déjà allègrement le seuil de 75 % fixé par le CRTC.
COMPLEXE POUR BELL ET CORUS
Cependant, les choses s’annoncent plus complexes pour Bell et Corus, alors que les deux groupes avaient fait part de leur intention de diminuer la part de leurs dépenses en émissions canadiennes originales en français. Bell prévoyait consacrer 50,2 % de ses dépenses en contenu francophone original, tandis que ce taux chutait à 38,2 % du côté de Corus.
Les deux groupes avaient d’ailleurs proposé au CRTC de fixer le seuil à 50 %, en alléguant qu’un taux plus élevé engendrerait des dépenses trop élevées. TVA et V avaient, pour leur part, affirmé qu’aucun quota n’était nécessaire, puisque leurs auditeurs réclament de toute façon du contenu original en français.
L’organisme fédéral a toutefois donné raison à plusieurs groupes représentant les artisans du milieu de la télévision, ainsi qu’au ministère de la Culture du Québec, qui exigeaient l’imposition du seuil de 75 %.
Différents groupes, incluant l’association canadienne des producteurs médiatique et la Guilde canadienne des réalisateurs, se sont réjouis de la décision du CRTC hier.