Le Journal de Quebec

Cinq des sept ados accusés

Des charges de leurre, d’extorsion et de distributi­on de porno juvénile ont notamment été déposées

- PIERRE-PAUL BIRON

Le Directeur des poursuites criminelle­s et pénales (DPCP) a déposé des accusation­s contre cinq des sept adolescent­s visés dans le dossier du Séminaire des Pères maristes hier. Des accusation­s de leurre, de distributi­on de pornograph­ie juvénile et d’extorsion font notamment partie du lot.

Après plusieurs mois d’enquête, ce sont finalement cinq adolescent­s étudiant au Séminaire qui seront traduits en justice devant le tribunal de la jeunesse. Les accusation­s, notamment de leurre, d’extorsion et de distributi­on de pornograph­ie juvénile, sont relatives au présumé partage de photos intimes de trois jeunes filles, des camarades de classe.

Les accusés, dont trois qui sont toujours inscrits au Séminaire, doivent comparaîtr­e au cours des prochaines semaines. D’ici là, la cour leur a imposé un interdit de contact avec les plaignante­s, dont deux n’étudient plus dans cet établissem­ent.

SUITE INCERTAINE

La direction des Pères maristes a affirmé par voie de communiqué étudier le dossier pour la suite des choses. L’école n’exclut pas le maintien en classe des trois étudiants visés par les accusation­s qui sont toujours inscrits dans l’établissem­ent. Les quatre autres ont quant à eux choisi de changer d’école.

« Dans les circonstan­ces, la direction et le conseil d’administra­tion souhaitent prendre le temps nécessaire pour étudier la décision plus attentivem­ent, d’autant plus qu’elle n’est assortie d’aucune condition empêchant les jeunes visés par les accusation­s de fréquenter le Séminaire, mais qu’elle interdit les communicat­ions entre eux et les victimes alléguées », peut-on lire dans le communiqué de presse.

Comme l’établissem­ent avait été sommé par la Cour supérieure de réintégrer les jeunes il y a quelques semaines, sa marge de manoeuvre dans la suite des procédures est « grandement limitée », affirme le directeur général François Sylvain.

La mère d’une des victimes, jointe par Le Journal, a préféré ne pas commenter le dossier sous le coup de l’émotion. Elle a tout de même tenu à remercier « tous ceux qui ont cru sa fille dès le début de cette histoire. Merci de ne pas avoir douté », dit-elle.

LONGUE SAGA

La saga avait commencé en avril dernier avec l’arrestatio­n au départ de 6 jeunes, âgés de 12 à 14 ans, par la police de Québec. Les trois présumées victimes sont elles âgées de 12 à 13 ans.

Malgré les critiques, la direction du Séminaire avait initialeme­nt choisi en juin de réintégrer les élèves. Cette décision avait été annulée en août devant le tsunami de critiques dont l’établissem­ent avait été la cible. Le directeur François Sylvain avait alors affirmé que cette décision était la seule pouvant « ramener une paix sociale au sein de l’établissem­ent ».

Les parents des trois élèves toujours inscrits au Séminaire s’étaient toutefois opposés, s’adressant aux tribunaux. La Cour supérieure avait sommé, la semaine dernière, la direction du collège de réintégrer les jeunes, aucune accusation n’ayant alors été portée. Le juge Daniel Dumais estimait que l’école avait cédé à la pression populaire.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? Cinq des sept adolescent­s impliqués dans le dossier du partage d’images intimes au Séminaire des Pères maristes devront faire face à la justice. De graves accusation­s de leurre, d’extorsion, de possession et distributi­on de pornograph­ie juvénile pèsent sur certains d’entre eux. Une accusation d’agression sexuelle pèse même sur l’un des jeunes. Sur la photo, l’établissem­ent d’enseigneme­nt le 13 août dernier.
PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Cinq des sept adolescent­s impliqués dans le dossier du partage d’images intimes au Séminaire des Pères maristes devront faire face à la justice. De graves accusation­s de leurre, d’extorsion, de possession et distributi­on de pornograph­ie juvénile pèsent sur certains d’entre eux. Une accusation d’agression sexuelle pèse même sur l’un des jeunes. Sur la photo, l’établissem­ent d’enseigneme­nt le 13 août dernier.

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