Cinq des sept ados accusés
Des charges de leurre, d’extorsion et de distribution de porno juvénile ont notamment été déposées
Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a déposé des accusations contre cinq des sept adolescents visés dans le dossier du Séminaire des Pères maristes hier. Des accusations de leurre, de distribution de pornographie juvénile et d’extorsion font notamment partie du lot.
Après plusieurs mois d’enquête, ce sont finalement cinq adolescents étudiant au Séminaire qui seront traduits en justice devant le tribunal de la jeunesse. Les accusations, notamment de leurre, d’extorsion et de distribution de pornographie juvénile, sont relatives au présumé partage de photos intimes de trois jeunes filles, des camarades de classe.
Les accusés, dont trois qui sont toujours inscrits au Séminaire, doivent comparaître au cours des prochaines semaines. D’ici là, la cour leur a imposé un interdit de contact avec les plaignantes, dont deux n’étudient plus dans cet établissement.
SUITE INCERTAINE
La direction des Pères maristes a affirmé par voie de communiqué étudier le dossier pour la suite des choses. L’école n’exclut pas le maintien en classe des trois étudiants visés par les accusations qui sont toujours inscrits dans l’établissement. Les quatre autres ont quant à eux choisi de changer d’école.
« Dans les circonstances, la direction et le conseil d’administration souhaitent prendre le temps nécessaire pour étudier la décision plus attentivement, d’autant plus qu’elle n’est assortie d’aucune condition empêchant les jeunes visés par les accusations de fréquenter le Séminaire, mais qu’elle interdit les communications entre eux et les victimes alléguées », peut-on lire dans le communiqué de presse.
Comme l’établissement avait été sommé par la Cour supérieure de réintégrer les jeunes il y a quelques semaines, sa marge de manoeuvre dans la suite des procédures est « grandement limitée », affirme le directeur général François Sylvain.
La mère d’une des victimes, jointe par Le Journal, a préféré ne pas commenter le dossier sous le coup de l’émotion. Elle a tout de même tenu à remercier « tous ceux qui ont cru sa fille dès le début de cette histoire. Merci de ne pas avoir douté », dit-elle.
LONGUE SAGA
La saga avait commencé en avril dernier avec l’arrestation au départ de 6 jeunes, âgés de 12 à 14 ans, par la police de Québec. Les trois présumées victimes sont elles âgées de 12 à 13 ans.
Malgré les critiques, la direction du Séminaire avait initialement choisi en juin de réintégrer les élèves. Cette décision avait été annulée en août devant le tsunami de critiques dont l’établissement avait été la cible. Le directeur François Sylvain avait alors affirmé que cette décision était la seule pouvant « ramener une paix sociale au sein de l’établissement ».
Les parents des trois élèves toujours inscrits au Séminaire s’étaient toutefois opposés, s’adressant aux tribunaux. La Cour supérieure avait sommé, la semaine dernière, la direction du collège de réintégrer les jeunes, aucune accusation n’ayant alors été portée. Le juge Daniel Dumais estimait que l’école avait cédé à la pression populaire.