Front commun politique « historique »

LONGUEUIL | Les quatre principaux partis politiques ont procédé hier matin à une démonstration d’unité avec les agriculteurs pour défendre la gestion de l’offre, par crainte qu’ottawa cède sous les pressions américaines en renouvelant L’ALENA.

Alors que François Legault brillait par son absence – pour mieux faire campagne à Saguenay – Philippe Couillard, Jean-françois Lisée, Manon Massé ont tous les trois accepté d’effectuer une rare trêve en faisant front commun avec les représentants des agriculteurs, à la Maison de L’UPA.

Le chef caquiste y était toutefois représenté par la députée sortante et candidate dans Mirabel, Sylvie D’amours.

De façon unanime, ils ont réitéré leur appui au système canadien de fixation des prix et des quotas de lait, d’oeufs et de volaille.

« On vit un moment historique. […] On a besoin, pour faire le poids, d’être tous ensemble, de se serrer les coudes », a déclaré le président directeur général de l’union des producteurs agricoles (UPA) et porte-parole du Mouvement pour la gestion de l’offre, Marcel Groleau.

LEGAULT PIÉGÉ ?

« Le chemin de la campagne électorale, ce matin, c’est le chemin des agriculteurs du Québec », a déclaré le chef libéral Philippe Couillard.

Présente à la Maison de L’UPA, la députée sortante de Saint-hyacinthe, Chantal Soucy, a rappelé que les libéraux ont attendu jusqu’à tard jeudi soir avant d’annoncer la présence de M. Couillard. « Est-ce qu’il (M. Legault) a été piégé ? […] C’est l’impression que ça laisse », a dit Mme Soucy.

Du côté de Saguenay, le chef de la CAQ a dû justifier son absence. « Ce n’est pas la journée pour faire de la petite politique. […] Ce qui est important, c’est d’avoir un message unanime », a insisté M. Legault qui, en début de journée, a participé à une conférence téléphonique avec les représentants des agriculteurs.

Le chef péquiste Jean-françois Lisée, qui avait lancé en premier l’idée d’un front commun, ne s’est pas gêné pour dénoncer l’absence de son rival caquiste. « M. Legault déçoit, il a déçu sur l’éthique, il déçoit maintenant sur l’intérêt national, c’était une priorité d’être ici. J’étais censé être à Baie-comeau, j’ai changé mon horaire pour être ici. »

« Je n’ai pas hésité un instant […] à changer l’horaire de ma tournée pour être ici et je dois être à Val-d’or dans quelques minutes », a indiqué dans le même sens la chef solidaire Manon Massé. – Avec la collaboration de Geneviève

Lajoie et Charles Lecavalier