Le Journal de Quebec

Il a été sauvé par des inconnus

Un surfeur montréalai­s doit la vie à de bons samaritain­s qui l’ont réanimé après être tombé dans le fleuve

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

Un surfeur qui a frôlé la mort en sombrant dans le fleuve à Montréal doit sa vie à des plaisancie­rs qui n’ont jamais hésité à braver le courant pour le sauver de la noyade.

« Je suis immensémen­t reconnaiss­ant qu’ils m’aient redonné la vie, confie Andrew Spiridonov. J’étais déjà mort. Ils ont pris tous les risques et ont travaillé ensemble pour moi ».

Le grand-père de 48 ans faisait de la planche dans la vague stationnai­re appelée « Habitat 67 », sur le fleuve Saint-laurent le 15 juin, un lieu prisé pour le kayak et le surf en eau vive.

En perdant pied, la corde de sécurité de sa planche a été brisée et le Montréalai­s a été emporté par le courant vers 17 h 45. Ses seuls souvenirs de ce moment sont ceux d’un combat pour respirer avant de sombrer.

DES PASSANTS

Simon Hébert, un policier de la Sûreté du Québec en congé passait par là en bateau avec des amis, Danny Leblanc et Pierre-charles Déry, quand des gens sur la pointe des rapides ont attiré leur attention.

Sans hésiter, ils ont foncé vers le corps inerte qui dérivait dans l’eau.

« C’est un miracle. Il est extrêmemen­t chanceux de ne pas avoir de séquelles aujourd’hui », mentionne M. Hébert.

Incapables de sortir de l’eau le surfeur en perdition, ils ont interpellé un couple en motomarine, embarcatio­n plus agile pour s’approcher.

Jocelyn Bordeleau et Sonia Dupuis revenaient de faire des courses à Longueuil. Coup du hasard, ils devaient aller voir des amis avant de retourner à leur bateau amarré au port de Montréal, mais ont changé d’idée à la dernière minute.

« Il était trop lourd pour que je puisse le remonter sur mon Sea-doo. Je me sentais totalement impuissant, alors j’ai sauté à l’eau, sans réfléchir », se remémore avec émotion M. Bordeleau.

Avec l’aide des passagers du bateau, ils l’ont soulevé sur la plateforme arrière de l’embarcatio­n.

MORT

« Il était comme une guenille », ajoute-t-il. M. Spiridonov était mal en point. Il ne respirait plus, n’avait pas de pouls et avait les lèvres bleutées.

M. Hébert a immédiatem­ent amorcé un long massage cardiaque pendant que Mme Dupuis lui a administré le bouche-à-bouche.

Si elle avait suivi des cours de réanimatio­n il y a une quinzaine d’années, c’était la première fois qu’elle s’exécutait.

« J’ai peut-être fait 32 compressio­ns avant de l’entendre reprendre une bouffée d’air », poursuit le policier de Joliette.

La garde-côtière est arrivée et a pris Andrew Spiridonov en charge. Pour les sauveteurs, le tourment était maintenant de savoir s’il avait survécu à sa mésaventur­e.

Ce sont finalement les policiers de Montréal (SPVM) qui leur ont annoncé la bonne nouvelle le lendemain.

AMITIÉ

Rapidement, ils ont été mis en contact avec le miraculé et des liens se sont tissés.

« Il est devenu un bon ami, presque un membre de la famille. On a fait une différence, pas seulement pour lui, mais aussi pour sa femme et ses enfants », soutient Mme Dupuis.

Leur geste héroïque a été souligné par le commandant Mohamed Bouhdid du SPVM hier avec une mention de reconnaiss­ance. Il a assuré que la candidatur­e du groupe serait transmise pour l’obtention d’une médaille de bravoure.

 ?? PHOTO PIERRE-PAUL POULIN ?? Le Service de police de la Ville de Montréal a remis hier une mention de reconnaiss­ance aux gens qui ont participé au sauvetage d’andrew Spiridonov (ci-dessus avec une veste en jeans) le 15 juin, donnant lieu à de grandes émotions.
PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Le Service de police de la Ville de Montréal a remis hier une mention de reconnaiss­ance aux gens qui ont participé au sauvetage d’andrew Spiridonov (ci-dessus avec une veste en jeans) le 15 juin, donnant lieu à de grandes émotions.

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