Le Journal de Quebec

Des livres de donjons et... même de Pokémon

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La lecture peut devenir un puissant antidote au décrochage scolaire et le bibliothéc­aire Olivier Hamel est bien placé pour en témoigner. Il n’est jamais à court d’idées pour donner envie aux garçons de plonger le nez dans un livre : incursion dans le monde des donjons, combats d’épée en classe et séances animées de livres dont vous êtes les héros. Même les Pokémon sont de la partie !

« Biblioanim­ateur » hors du commun à la Commission scolaire Marguerite-bourgeoys, à Montréal, Olivier Hamel remporte un succès fou auprès des élèves avec ses animations en classe.

Étant lui-même un ancien décrocheur qui a été « sauvé » par sa passion pour la lecture, il est bien placé pour comprendre l’importance de la lecture pour raccrocher les jeunes à l’école.

« Un garçon qui développe le goût de la lecture, il est sauvé. C’est miraculeux », lance-t-il.

L’important est de stimuler l’imaginaire des jeunes, à une époque où les écrans et les jeux vidéo occupent une place souvent trop importante dans leur vie, ajoute-t-il.

DES LIVRES DE GARS

En classe, il n’hésite pas à présenter aux élèves plusieurs univers.

Après s’être déguisé en personnage de Star Wars pour animer ses présentati­ons, Olivier a plutôt misé cette année sur les bons vieux livres dont vous êtes les héros, qui permettent aux lecteurs de choisir le déroulemen­t de l’histoire.

Il est même allé jusqu’à simuler en classe un combat d’épée, histoire de captiver encore plus son auditoire.

Ces livres-jeux ont créé un tel engouement que la librairie de Verdun, située près des écoles où il travaille, a été pratiqueme­nt « dévalisée », raconte-t-il en riant.

SPIDERMAN ET PIKACHU

Peu importe le thème, l’important est de partir des intérêts des enfants, ajoute-t-il.

Or, les bibliothèq­ues scolaires sont encore trop souvent garnies de livres qui plairont davantage aux filles qu’aux garçons, déplore-t-il.

« Pourquoi je ne pourrais pas lire des livres de Batman ou de Spiderman en classe? » lance Olivier. Les bandes dessinées de mangas, comme Dragon Ball, ont leur place à l’école, ajoute celui qui n’hésite pas à en placer sur les rayons.

« Des fois, je me fais taper sur les doigts par des mamans qui trouvent que ç’a l’air violent. Mais j’essaie de changer les mentalités, le but c’est avant tout de favoriser le plaisir de lire chez les garçons », dit-il.

CARTES

Même les cartes Pokémon, habituelle­ment bannies des écoles, peuvent devenir un atout.

Les phrases à lire sur chacune des cartes sont « hypercompl­exes » et apprendre à les déchiffrer peut devenir une bonne source de motivation pour les élèves, qui en raffolent, explique-t-il.

À la Commission scolaire Marguerite-bourgeoys, la compétitio­n « Génie en BD » existe par ailleurs depuis une trentaine d’années. Les élèves qui participen­t à ce jeu-questionna­ire peuvent lire jusqu’à 80 bandes dessinées par année.

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