Redresser son crédit après une erreur de parcours
Il y a deux ans, une série de mauvaises décisions financières ont conduit Marc sur une pente glissante. Il a dû faire faillite, ce qui a affecté considérablement sa cote de crédit.
Après avoir traversé une période difficile, Marc a finalement sorti la tête de l’eau. En couple depuis peu, il a décidé de prendre la situation en main et de rebâtir son crédit. Il souhaite acheter un condo avec sa nouvelle conjointe, et pour cela, il a besoin de retrouver la confiance de son institution financière. De quelle façon peut-il plaider sa cause auprès de cette dernière ?
REPARTIR DU BON PIED
Pour repartir du bon pied après un accident de parcours – faillite, proposition de consommateur, problème de surendettement, etc. –, il est préférable de se montrer proactif, conseille Éric Lebel, associé et syndic autorisé en insolvabilité chez Raymond Chabot. « S’il est vrai que sa cote de crédit se rétablira avec le temps, Marc devra aussi poser certains gestes pour améliorer les choses », précise le syndic.
Tout d’abord, il faut comprendre ce qu’est une cote de crédit. « On pourrait la décrire comme le reflet du comportement financier du consommateur, une sorte de portrait chiffré auquel se fient les prêteurs », indique M. Lebel. Cette cote est calculée par les agences de crédit (Equifax et Transunion), à partir d’un algorithme mathématique qui tient compte de plusieurs facteurs, et selon l’information contenue dans votre dossier de crédit.
Ce score fait partie des éléments considérés par les institutions financières avant de consentir un prêt, une marge ou une carte de crédit. Mais d’autres aspects sont également analysés : le ratio d’endettement, le revenu mensuel, les actifs ainsi que la stabilité de l’emploi et du lieu de résidence. « Si vous changez chaque année de logement ou d’employeur, le prêteur pourrait se montrer réticent », mentionne M. Lebel.
CE QUI INFLUENCE VOTRE SCORE
Plusieurs facteurs clés influencent votre cote de crédit. En les connaissant, vous saurez quoi faire pour l’améliorer. Ainsi, l’historique de paiement entre pour 35 % dans le calcul de ce pointage. « Pour regagner la confiance des prêteurs, Marc devra toujours payer ses factures à temps – services publics, télécommunications, carte de crédit, etc. – et même devancer un peu l’échéance », conseille Éric Lebel.
De plus, l’utilisation que l’on fait du crédit représente 30 % du calcul. « Attention à ne pas aller au-delà de la moitié de ce qui vous est consenti, prévient Éric Lebel. Par exemple, même si vous avez une limite de crédit de 10 000 $ sur votre carte, ne dépassez pas 5000 $. »
JONGLER AVEC LE CRÉDIT
Autre élément à considérer : la durée de l’historique du crédit (15 % du pointage). « Les plus vieux comptes sont les plus significatifs aux yeux des prêteurs, car ils fournissent un portrait à long terme du comportement du consommateur », note le syndic. Par conséquent, Marc aurait tout intérêt à annuler ses cartes de crédit récentes et à ne conserver que la plus ancienne.
Sachez également que toute demande de nouveau crédit – prêt auto, marge de crédit, hypothèque, etc. – vient affecter votre score (10 % du calcul). On recommande donc de les regrouper ou d’effectuer ces démarches de manière
rapprochée, autant que possible.
Enfin, la variété des outils de crédit (10 % du score) démontre aux prêteurs que vous comprenez la différence entre eux et savez les utiliser à bon escient. « Si l’on détient des comptes de types variés – prêt personnel, prêt auto, marge de crédit, prêt hypothécaire – et que l’on réussit à bien gérer tous les paiements, cela influence favorablement le pointage », conclut Éric Lebel.