Le Journal de Quebec

Vivre deux ans sans salaire

Adrien Sicard a quitté un emploi avec un revenu dans les six chiffres pour lancer une entreprise technologi­que

- SYLVIE LEMIEUX

Adrien Sicard a laissé un emploi à la Banque Laurentien­ne et un salaire dans les six chiffres pour lancer une entreprise technologi­que.

Adrien Sicard n’avait jamais vraiment pensé se lancer en affaires. Il avait un poste intéressan­t comme conseiller stratégiqu­e à la Banque Laurentien­ne, un bon salaire et des défis à la hauteur de ses aspiration­s.

Pourtant, quand des amis l’ont invité à se joindre à eux pour développer une applicatio­n pour faciliter la gestion de projet, il a sauté à pieds joints dans l’aventure. Maintenant qu’il a la piqûre de l’entreprene­uriat, il n’y a plus de retour en arrière possible pour lui.

« Développer une entreprise procure de belles montées d’adrénaline. Je vis plus de stress, j’ai davantage de responsabi­lités et j’adore ça ! », explique-t-il.

CUMULER LES EMPLOIS

En 2014, avec trois associés, il a lancé Beeye (prononcer BI comme Business Intelligen­ce) qui a développé un logiciel pour la gestion de projet et d’équipe. « L’outil aide l’entreprise à être plus performant­e en permettant aux gestionnai­res d’avoir une vision globale des activités de leur équipe pour une meilleure gestion des tâches. »

Le logiciel a exigé plusieurs mois de développem­ent. Adrien Sicard, qui est diplômé en génie des systèmes de production, s’y est consacré avec ses associés sans pour autant quitter son emploi à la banque. Il a finalement donné sa démission en 2016 alors que Beeye avait amorcé sa lancée.

La décision n’a toutefois pas été facile à prendre. Il renonçait à un salaire annuel dans les six chiffres pour vivre pendant deux ans sans chèque de paie.

« Je ne pensais pas que ce serait aussi long, reconnaît-il. Heureuseme­nt, j’avais pu mettre de l’argent de côté pendant que j’étais employé. J’ai pu passer au travers. »

Se lancer en affaires à quatre, « c’est rocamboles­que, dit-il. En même temps, si aucun n’avait d’expérience dans le lancement d’une entreprise, on avait chacun nos forces qui, mises ensemble, devenaient un atout. »

Aujourd’hui, Beeye compte une quinzaine d’employés. L’entreprise enregistre une croissance rapide de ses ventes (300 % par année) et est en bonne voie d’atteindre son objectif de 1 M$ en chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année. Son principal marché est le Québec.

FINANCER LA CROISSANCE

L’entreprise s’apprête à mener sa première ronde de financemen­t pour soutenir le développem­ent technologi­que et ses projets d’exportatio­n vers les autres provinces canadienne­s et l’europe, précise Adrien Sicard.

Depuis ses débuts, Beeye a bénéficié du soutien de quelques organismes, dont Montréal Inc. et Futurprene­ur. Une aide qui fait une différence.

« L’écosystème entreprene­urial au Québec est incroyable », affirme Adrien Sicard. Français d’origine, il est installé au Québec depuis huit ans. Il est bien placé pour comparer l’aide apportée aux nouveaux entreprene­urs entre les deux pays. « En plus du soutien financier, ce qui est précieux, c’est d’avoir accès à de la formation et aux conseils de profession­nels. »

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PHOTO PIERREPAUL POULIN Adrien Sicard, cofondateu­r de Beeye dans ses bureaux de l’avenue du Parc à Montréal.

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