Le Journal de Quebec

Rien ne l’arrête

Une jeune femme devenue paraplégiq­ue en février mord dans sa deuxième vie et réalise ses rêves

- PIERRE-PAUL BIRON

À peine plus de six mois après un accident de motoneige qui l’a rendue paraplégiq­ue, une courageuse jeune femme mord dans la vie plus que jamais même si elle a perdu l’usage de ses jambes. Parachute, cyclisme, karting, moto, ski nautique, rien ne l’arrête.

À 23 ans, Camille René a un moral à toute épreuve. Elle a bien eu des moments de découragem­ent depuis qu’un bête accident de motoneige l’a paralysée de la taille jusqu’aux pieds le 3 février dernier, mais rien pour l’empêcher d’avancer. « Ça a été dur un petit deux jours en arrivant au centre de réadaptati­on et une semaine en revenant à la maison », lance-t-elle avec fierté, déterminée à ne pas se laisser abattre.

Dès les premiers jours, l’objectif de celle qui se décrit comme étant « un peu hyperactiv­e » était de retrouver son autonomie et sa vie d’avant.

« Je voulais être 100 % autonome, je ne voulais pas dépendre de personne. C’est une nouvelle vie complèteme­nt parce que tout est différent, mais je ne voulais pas m’écraser », explique Mme René, précisant qu’elle a dû s’adapter malgré tout au fait d’être confinée à un fauteuil.

« Je ne pouvais jamais rester assise bien longtemps, mais là, comme je suis obligée, je devais me trouver quelque chose pour bouger », lance la jeune femme de Saint-félix-de-kingsey (Centre-duQuébec), qui s’était confiée au Journal en février.

« J’AI LE SENTIMENT DE PLUS PROFITER DE LA VIE, JE SUIS PLUS CURIEUSE ET TOUJOURS PARTANTE POUR ESSAYER DE NOUVELLES CHOSES. J’AI LE GOÛT DE VIVRE CETTE DEUXIÈME VIE-LÀ PARCE QUE JE N’AI PAS ASSEZ PROFITÉ DE LA PREMIÈRE. J’AI L’IMPRESSION DE NE PAS AVOIR PROFITÉ ASSEZ AVEC MES JAMBES. » — Camille René, paraplégiq­ue depuis février dernier

VIE REMPLIE

Sortie de l’institut de réadaptati­on deux mois après son accident, Camille René s’est lancée dans une nouvelle discipline, le paracyclis­me, une semaine à peine après son retour à la maison. Et comme elle ne vit pas à moitié, la jeune femme a déjà participé à ses premiers championna­ts canadiens et du monde de la discipline, à Saguenay et à Baie-comeau.

« J’ai terminé dernière, mais je n’avais pas d’attentes, je viens à peine de commencer. C’était juste le fun de vivre l’expérience, de participer à ça », raconte la nouvelle athlète.

Et au-delà du vélo à bras, pas question pour Camille de ne pas réaliser les rêves qu’elle avait avant d’être en fauteuil roulant. Ce n’est certaineme­nt pas son accident qui allait l’empêcher, par exemple, de sauter en parachute.

« C’est dur de décrire la force du sentiment que j’ai ressenti, cette liberté-là. C’est un feeling que j’ai adoré », s’émeut celle qui a aussi fait du karting et qui a passé son permis de moto adaptée au cours de l’été.

« C’est pas mal tout ce que j’aurais voulu faire avant l’accident. Je ne voyais pas de raison de m’empêcher, j’ai les mêmes idées, je les fais juste différemme­nt maintenant. »

HEUREUSE ET SEREINE

Lorsqu’on lui demande si elle est parvenue à accepter sa paraplégie, Camille René n’hésite pas une seconde. Évidemment, certaines journées sont plus difficiles, mais « des bouts rough », elle en avait aussi « quand elle avait ses jambes ».

« J’ai accepté ce qui m’est arrivé et je suis heureuse. Avant l’accident, je me disais que je ne vivrais jamais sans mes jambes et le sort a voulu que ce soit exactement ce qui m’arrive. Mais en faisant tout ce que j’ai fait, en remontant à moto, j’ai compris que tout était faisable. Ça m’a tellement fait du bien », confie la jeune femme, qui souhaite voir les gens s’inspirer de son courage.

« J’ai compris dans tout ça qu’il n’y a rien d’impossible. »

 ??  ??
 ?? PHOTOS CAROLINE LEPAGE ET COURTOISIE PARACHUTIS­ME ATMOSPHAIR ??
PHOTOS CAROLINE LEPAGE ET COURTOISIE PARACHUTIS­ME ATMOSPHAIR
 ??  ??
 ??  ?? La jeune femme s’est procurée un vélo à main adapté à sa condition qui lui permet de participer à d’importante­s compétitio­ns, six mois à peine après son accident. Malgré l’épreuve que la vie a mise sur son chemin, Camille René garde le sourire et continue d’avancer. Elle veut être un exemple de courage et de résilience. Camille René et son instructeu­r de parachute Louis Croteau lors de son tout premier saut à vie, effectué le 9 août dernier.
La jeune femme s’est procurée un vélo à main adapté à sa condition qui lui permet de participer à d’importante­s compétitio­ns, six mois à peine après son accident. Malgré l’épreuve que la vie a mise sur son chemin, Camille René garde le sourire et continue d’avancer. Elle veut être un exemple de courage et de résilience. Camille René et son instructeu­r de parachute Louis Croteau lors de son tout premier saut à vie, effectué le 9 août dernier.

Newspapers in French

Newspapers from Canada