Quand tes qualités se transforment en défauts
La lettre signée G.P. m’a donné envie d’expliquer à cette dame quelles sont les raisons qui font que son mari n’a toujours pas envie de prendre sa retraite à 70 ans. Et c’est la question que vous posiez Louise en fin de commentaire qui m’a provoqué. Vous tapez dans le mille quand vous lui demandez : « Se pourrait-il que votre mari craigne de subir votre autoritarisme au quotidien ? »
Je me suis marié à 20 ans avec une femme joyeuse, dynamique et en constante activité. Rien ne la rebutait ni ne lui faisait peur. La maison, son travail, le soin de nos enfants et les courses pour faire tourner le ménage, elle voyait à tout. Je me laissais faire comme un bébé, car le maladroit que j’étais préférait se laisser servir que de faire des gaffes et se les faire remettre sur le nez. Car oui, remettre les gaffes sur le nez du coupable, elle savait faire, jusqu’à la blessure. Mais je me disais que c’était si peu comme défaut, comparé à toutes ses qualités !
Les années ont passé, les enfants sont partis et la vieillesse nous a gagnés. Quand est venu le temps de la retraite, je n’avais pas envie de la prendre pour me retrouver face à face avec une femme qui était devenue invivable, tant le goût de tout régenter avait fait d’elle une « gèremène » dans le sens le plus strict du terme.
Je m’y suis résigné à 72 ans sur les conseils de mon médecin. Vous allez certainement me trouver ignoble Louise, mais heureusement que ma « gère-mène » n’a survécu que quatre ans avant de mourir d’un cancer, car je n’en pouvais plus de son attitude à mon endroit. « Ma chère G.P., je vous recommanderais un examen de conscience pour voir si Louise n’aurait pas vu juste avec sa question. De grâce, ne faite pas comme ma femme, dont les plus belles qualités se sont transformées en défauts, ce qui m’a quasiment fait souhaiter son grand départ. » Anonyme
Merci de ce généreux partage. Espérons qu’il fasse son chemin pour réveiller cette personne.