Un outil de camouflage, croit le sénateur Boisvenu
PIERRE-HUGUES BOISVENU
Alors qu’il milite depuis plus de 10 ans pour un registre public des délinquants sexuels, le sénateur Pierre-hugues Boisvenu estime que les demandes de changement de nom pour les délinquants sexuels devraient être interdites. Il ajoute même qu’elles feront dorénavant partie de ses revendications.
Pourquoi estimez-vous que les demandes de changement de nom devraient être interdites pour les délinquants sexuels ? « Parce que l’anonymat pour ces gens-là, c’est le plus grand luxe qu’ils ont pour récidiver. Ça [changer de nom] devient donc un outil de camouflage », affirme-t-il.
Comment devrait s’appliquer cette interdiction ? « Je crois que pendant la période où la personne est sur le Registre, il devrait être interdit de faire une demande de changement de nom. Après, si la personne n’a pas commis de crime ou n’a pas récidivé, elle pourra jouir des mêmes libertés que les autres citoyens. Il faut dire que l’état avait une raison à la base de mettre une personne sur le Registre des délinquants sexuels. L’état a jugé que cette personne était dangereuse et représentait un haut risque. Maintenant, si l’état lui permet en même temps d’avoir les mêmes libertés que tout le monde, comme de changer de nom, il ne joue pas son rôle de protection », s’insurge-t-il.
Est-ce qu’interdire un changement de nom pour un délinquant sexuel brimerait sa liberté de citoyen ? « Il est permis à tout le monde de pouvoir aller aux États-unis, sauf pour ceux qui ont un dossier criminel. La liberté qu’on a est liée à la responsabilité de nos gestes. Si nous avons commis des crimes graves, il y a une responsabilisation qui s’ensuit », poursuit-il.
Robert Perron a demandé à être exempté de la publication de sa demande de changement de nom sur internet. Qu’en pensez-vous ? « Ça nous donne encore plus d’indications que cet individu veut carrément se cacher pour un jour récidiver sous un autre nom et qu’il n’assume pas du tout les crimes qu’il a commis », croit-il.