Le Journal de Quebec

Loranger réfléchit à son avenir politique

Le maire de L’ancienne-lorette pourrait démissionn­er

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Émile Loranger pourrait mettre un terme à sa longue carrière politique dans les prochaines semaines. Visé par une plainte de harcèlemen­t psychologi­que, le maire de L’ancienne-lorette réfléchit, présenteme­nt, à son avenir.

Joint par Le Journal à son domicile en début de soirée, celui qui a été élu neuf fois à la tête de L’ancienne-lorette depuis 1983, n’a pas voulu confirmer s’il se présentera­it ou non à la prochaine séance ordinaire du conseil municipal le 25 septembre.

S’il ne le fait pas, il risque la destitutio­n en octobre puisque la loi prévoit qu’un élu municipal qui ne siège pas durant 90 jours consécutif­s doit être destitué.

La présence – ou non – du maire sera donc déterminan­te le 25 septembre pour la suite des choses puisque la séance suivante est prévue le 30 octobre, hors du délai légal.

M. Loranger avait participé à une courte séance de moins de 3 minutes le 18 juillet dernier afin de remettre le compteur de 90 jours à zéro. Mais il refuse de confirmer s’il répétera le même manège en septembre.

« Je vais décider ça au moment opportun… », a-t-il laissé tomber au bout du fil, laissant planer un sérieux doute sur son désir de demeurer à la tête de la municipali­té.

Rappelons que le maire est désormais isolé au conseil après avoir été largué par les autres élus de son équipe.

UNE RÉSOLUTION CONTRE LE MAIRE

Sans surprise, le conseil municipal a d’ailleurs adopté à l’unanimité, hier soir, une résolution « symbolique » pour demander au maire Loranger de ne plus se présenter à l’hôtel de ville jusqu’à la conclusion de l’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

La présence impromptue du maire dans les locaux de la rue Turmel, la semaine dernière, a fait déborder le vase, forçant les élus à réagir.

« On avait une entente de gré à gré, mais, en venant à l’hôtel de ville, M. Loranger a vraiment créé un malaise, alors on lui demande de façon officielle de rester à la maison », a confié la mairesse suppléante Sylvie Falardeau, au terme de la séance qui a attiré une cinquantai­ne de citoyens et suscité de nombreuses questions au sujet de la plainte de harcèlemen­t.

Le maire brillait par son absence hier soir. Il avait pourtant indiqué au Journal, vendredi dernier, qu’il avait l’intention d’être présent, mais il s’est ravisé, estimant n’avoir rien d’autre à ajouter pour l’instant.

« Moi, c’est certain que je vais respecter leur décision même si légalement, je peux retourner quand je veux. Mais si je rentre à l’hôtel de ville et que j’ai la collaborat­ion de personne, je perds mon temps », a-t-il observé lors d’un court entretien téléphoniq­ue.

 ??  ?? Depuis avril, le maire de L’ancienne-lorette, Émile Loranger, n’a participé qu’à une seule séance du conseil municipal, le 18 juillet. S’il ne se pointe pas à la séance du 25 septembre, il risque la destitutio­n. Sur la photo, il accordait une entrevue au Journal le 27 juin à l’hôtel de ville. PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS
Depuis avril, le maire de L’ancienne-lorette, Émile Loranger, n’a participé qu’à une seule séance du conseil municipal, le 18 juillet. S’il ne se pointe pas à la séance du 25 septembre, il risque la destitutio­n. Sur la photo, il accordait une entrevue au Journal le 27 juin à l’hôtel de ville. PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS

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