Un Québec morcelé
Établissons un fait : le Québec est fragmenté. Comment pourrons-nous recoller les pièces de ce casse-tête ? En fait, peuvent-elles tenir collées ensemble ? Rien n’est moins sûr !
La Gaspésie a deux rêves, se mettre à l’heure des maritimes et s’annexer au Nouveau-brunswick, géographiquement ça coule de logique. Les îles de la Madeleine, fermées pour l’hiver et noyées dans l’oubli. L’outaouais, loin des centres nerveux québécois, bat au rythme d’ottawa main dans la main, complètement débranchée du reste de la province. De la coupe aux lèvres, il n’y a qu’un pont.
La grande région de Montréal, présence hégémonique, narcissique et très presbyte, car elle voit mieux en dehors du pays tout en ignorant le reste de la province, jardin anglophone en forte croissance, le West Island s’étendra jusqu’à Anjou d’ici quelques années. Les Bélanger et Tremblay commencent à sonner étranger. La Mauricie, qui s’en soucie ? Tente de se débattre dans la jungle du chômage.
La Côte-nord, la section des oubliés, tout comme l’abitibi, elle doit se rendre dans un grand centre pour des services médicaux spécialisés. Pendant ce temps, l’estrie se tourne vers les états américains voisins pour une économie en progression. Le Saguenay perd ses jeunes au profit des grands centres, tout comme le bas du fleuve. La Beauce est championne de la PME et des ivressomètres. Y a-t-il un spécialiste des casse-têtes ? Diversité et unité vont-elles de pair dans un Québec morcelé ?
Michel Beaumont