Le Journal de Quebec

L’accusé devait 6000 $ à son ex

Elle a été brûlée dans sa voiture un jour avant la date d’échéance de la dette de l’homme, prétend la Couronne

- CLAUDIA BERTHIAUME

SAINT-HYACINTHE | Un homme aurait tué son ex-conjointe et incendié son corps la veille du jour où il devait lui rembourser 6000 $, a avancé la Couronne, hier, au premier jour du procès pour meurtre prémédité.

Le cadavre de Julie Morrisson était en si mauvais état lorsqu’il a été découvert par les services d’urgence, le 30 juin 2013, qu’il a été impossible de déterminer avec certitude comment la courtière immobilièr­e de 39 ans avait été tuée.

C’est ce qu’a affirmé hier Me Claudie Gilbert, de la Couronne, lors de son exposé d’ouverture au procès de Louis Pelletier, qui se déroule actuelleme­nt au palais de justice de Saint-hyacinthe.

L’homme de 53 ans est accusé du meurtre prémédité de Mme Morrisson et d’outrage à son cadavre.

Hier, le jury a pu voir des photos d’un squelette calciné découvert, il y a plus de cinq ans, sur le siège conducteur d’une Nissan Altima incendiée en bordure du chemin Ozias-leduc, qui sépare Mont-saint-hilaire d’otterburn Park, en Montérégie.

« C’est nécessaire pour nous que vous voyiez ces photos et la position occupée par la victime dans le véhicule », a précisé la procureure, qui est assistée de Me René Verret.

Le brasier avait été si violent qu’il ne res- tait qu’une carcasse de ferraille blanchie à l’arrivée des pompiers.

Même les jantes en aluminium de la voiture ont fondu en raison de la chaleur intense. Du jamais vu pour Bruno Jodoin, qui dirige le service d’incendie de la municipali­té voisine de Saint-mathias-surRicheli­eu depuis plus de deux décennies, ainsi qu’il l’a relaté à la cour hier.

POIGNÉE DE DENTS

Les limiers auraient mis six jours pour identifier formelleme­nt la victime, grâce à une poignée de dents retrouvées dans le véhicule.

Grâce à des témoignage­s, des factures et des registres téléphoniq­ues, notamment, la Couronne entend démontrer que c’est Pelletier qui aurait assassiné son ex-conjointe juste avant l’échéance d’une dette de 6000 $ qu’il avait envers elle.

Il aurait notamment été vu en train d’acheter un briquet et de l’essence dans un dépanneur le soir du meurtre.

D’après une reconnaiss­ance de dette qui a été présentée à la cour hier, l’accusé devait rembourser Mme Morrisson au plus tard le 1er juillet 2013, soit le lendemain de sa mort.

Or, selon le document dont Le Journal a obtenu copie, seulement 300 $ auraient été remis à la victime.

Une fois la somme totale rendue, Pelletier devait récupérer une bague « qui a une certaine importance dans le dossier », a dit Me Gilbert aux quatre femmes et huit hommes du jury.

Durant le procès, plusieurs proches de Mme Morrisson viendront décrire au tribunal le type de relation qu’entretenai­ent la victime et l’accusé, a ajouté la Couronne, en parlant de « menaces reçues » et d’un climat de « peur ».

Louis Pelletier est défendu par Mes Martin Latour et Marylie Côté.

Le procès, présidé par la juge de la Cour supérieure Myriam Lachance, se poursuit aujourd’hui.

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PHOTOS COURTOISIE COUR SUPÉRIEURE, D’ARCHIVES ET MARTIN ALARIE 31. Le corps de Julie Morrisson a été retrouvé dans sa voiture calcinée, le 30 juin 2013. 2. Bruno Jodoin, directeur du service incendie de Saint-mathias-sur-richelieu, a témoigné hier à la cour. 3. L’accusé devait 6000 $ à la victime, d’après cette reconnaiss­ance de dette.
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JULIE MORRISSON Victime
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LOUIS PELLETIER Accusé

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