Le Journal de Quebec

Prendre sa retraite à 58 ans après 26 ans de métier

- Fabien Major Finances personnell­es

Judy ne pensait jamais avoir les moyens de prendre sa retraite avant 65 ans. Et pourtant, elle en a les moyens. À 58 ans, elle se sentait souvent épuisée, surtout moralement. Son travail d’adjointe administra­tive dans un organisme paramunici­pal ne la comblait plus.

Après 26 ans de métier, elle considérai­t avoir fait le tour du jardin. Elle n’avait plus le sentiment d’accompliss­ement lié à ses tâches.

Plutôt que de continuer sur le « pilote automatiqu­e », elle s’est dit : « Je veux en avoir le coeur net. Je dois savoir si j’ai les moyens de prendre ma retraite. Alors, j’ai rassemblé toutes mes données et mes papiers et je me suis assise avec mon conseiller. »

MÉTHODES POUR PLANIFIER

Le conseiller de Judy et le planificat­eur de son équipe lui ont expliqué qu’en planificat­ion de retraite, il y a trois approches courantes : la règle des 70 %, la méthode budgétaire et la démarche fiscale.

En général, lorsqu’un employé a un régime de retraite à prestation­s déterminée­s, on base les estimation­s de rentes sur une cible avoisinant 70 % des revenus des dernières années de vie active. Cette façon de faire est toutefois plutôt approximat­ive.

L’approche budgétaire (que je trouve personnell­ement la plus pertinente de nos jours) consiste à évaluer nos besoins à la retraite en fonction de notre budget avec le plus de précision possible. Nous visons simplement à couvrir notre coût de vie en prenant soin d’inclure toutes les dépenses possibles sans omettre l’inflation.

Quant à l’approche fiscale, c’est celle qui étonne une majorité de préretrait­és comme Judy. « Je n’avais jamais réalisé qu’une fois à la retraite, il nous en reste tellement plus au net dans nos poches. Je n’ai plus à contribuer à la RRQ, à l’assurance-emploi et le RQAP (Assurance parentale du Québec), aux cotisation­s syndicales, aux assurances-groupe, au RPA, etc. Et comme mon palier d’imposition a pas mal diminué, cesser de travailler dans trois mois est devenu réalisable. »

VIVRE AVEC 3330 $ PAR MOIS

Judy a estimé qu’avec 3330 $ par mois, elle aurait une très belle vie. En ce moment, elle gagne 3916 $ net. L’analyse de sa situation a démontré que son fonds de pension indexé et raccordé à la RRQ lui rapportera 1800 $ par mois.

À 65 ans, elle pourra toucher le maximum de la Sécurité de vieillesse, soit 586 $ mensuellem­ent. Il lui faut donc combler un écart de revenu de 1500 $ par mois pendant six ans, puis de 914 $ à partir de 65 ans.

Comme ses REER totalisent 310 000 $ et ses CELI 47 000 $, elle en a suffisamme­nt pour combler ses besoins sans inquiétude jusqu’à son espérance de vie. Fabien Major est conseiller en épargne collective pour Major Gestion Privée Inc. de Gestion financière Assante ltée.

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