Le Journal de Quebec

Suis-je en train de perdre la tête ?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Il m’arrive quelque chose d’étonnant depuis le printemps dernier et ça me rend de plus en plus inquiète. J’ai commencé par avoir très peur qu’il m’arrive un accident d’automobile. Alors, j’ai cessé de conduire pour prendre les transports en commun. Quand j’étais au volant, c’était comme si quelqu’un cherchait à m’étouffer pendant que je conduisais. Puis je me suis mise à craindre pour ma vie chaque fois que j’étais assise dans l’autobus. Comme si tous ceux qui m’entouraien­t étaient des assassins potentiels qui souhaitaie­nt ma mort.

Je me faisais violence chaque matin pour ne pas me laisser aller à ma peur en restant à la maison. D’autant plus que j’ai besoin de mon salaire pour vivre. Mais j’arrivais chaque matin au bureau complèteme­nt trempée, et déjà prête à angoisser de nouveau en quittant le bureau pour rentrer à la maison le soir. Les fins de semaine, je m’enfermais dans mon appartemen­t pour tenter de récupérer, mais dès le lundi matin, l’angoisse me reprenait aux tripes.

Les vacances se sont pointées à mon grand soulagemen­t. Trois semaines pendant lesquelles je me suis enfermée seule chez moi, sortant à peine pour aller faire mes courses afin de pouvoir manger. Le retour au travail fut une catastroph­e, car je n’étais même plus capable de prendre le bus pour aller travailler sans souffrir le martyre tellement la peur m’étranglait.

Ma mère, à qui j’ai parlé de mon état, m’a incitée à consulter puisqu’elle avait elle-même souffert de crises de panique jadis dans sa vie.

Résultat, je suis en congé maladie pour un mois et je prends un antidépres­seur. Mon congé se terminera dans deux semaines et je ne sais pas quoi faire avec mon problème. Pensez-vous que la paix d’esprit me reviendra un jour ou suis-je à jamais condamnée à vivre dans cet étau d’angoisse qui m’empêche de vivre ?

Suis-je une folle en sursis ?

Non, vous n’êtes pas folle. Les crises de panique, ça se soigne et ça se guérit, à la condition, au-delà de la prise de médicament­s, d’y mettre les efforts voulus pour les surmonter. Une psychothér­apie ciblée serait de mise. Mais avant, il serait intéressan­t que vous lisiez sur ce phénomène. Dans son livre La puissance des

mots, l’auteure Michèle Larivey traite fort bien du sujet. Il existe aussi des organismes qui permettent à des personnes atteintes de se rencontrer pour échanger sur les méthodes de soins : G.e.m.e., un groupe d’entraide sur l’art de désamorcer le stress et l’anxiété 450 332-4463 ou 1-866 443-4363, ainsi que Phobies Zero 514 276- 3105 ou 1-866 922-0002

J’ai un fils de cinq ans qui fait des colères depuis sa naissance. Déjà bébé, il pouvait hurler pendant de longues minutes si je ne lui donnais pas le sein assez vite à son goût. Puis il a conservé cette manière de réagir violemment dès qu’on ne faisait pas ce qu’il souhaitait. Mon mari, qui est lui-même enclin à faire des colères, s’est reconnu très vite dans ce petit garçon impatient, mais comme il n’a jamais rien fait pour régler son problème, il n’a rien à me proposer pour calmer notre fils quand sa colère gronde.

Comme je suis habituée à endurer mon mari quand il pète une coche, vous allez me dire que je devrais faire pareil avec mon petit garçon, mais j’aurais envie de trouver des moyens de lui éviter de devenir comme son père, et ainsi protéger son éventuelle future conjointe. Auriez-vous une lecture sur le sujet à me proposer ? Anonyme

Il existe un grand nombre de livres à ce propos sur internet, mais si j’en avais un seul à vous proposer ce serait L’enfant en colère du psychologu­e pour enfants Tim Murphy, aux Éditions de l’homme. Non seulement décrit-il en long et en large le phénomène, mais il propose aussi des pistes de solution.

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