Le Journal de Quebec

Plus de ça chez nous !

- CLAUDE VILLENEUVE claude.villeneuve@quebecorme­dia.com

Nouvelle balafre sur le visage de notre ville, qui se voudrait pourtant si accueillan­te.

Une personne mal dans son coeur, blâmant manifestem­ent ceux qui ont moins pour ce qu’elle n’arrive pas à devenir et cherchant à régler un problème dont elle est le principal élément, a vandalisé de magnifique­s photos mettant en scène des familles de migrants syriens dans une exposition publique extérieure.

« Invasion barbare », décrète le graffiteur, dont on se demande quel terme il utiliserai­t pour qualifier ses propres actes.

VIOLENCE

Mais qu’ont-ils fait, ces gens qui ont fui la guerre, pour mériter de telles insultes ? Qui dérangent-elles, ces personnes qui ne demandent qu’à vivre, travailler et payer leurs taxes, pour offrir le meilleur à leurs enfants, comme nous tous ?

Sur les réseaux sociaux, on en voit défendre la liberté d’expression du vandale anonyme. On devine bien que les gens qui tiennent ce discours sont moins complaisan­ts lorsque des manifestan­ts cagoulés sèment le trouble en Haute-ville.

On entendra dire que ces immigrants n’ont qu’à s’intégrer, sans demander d’accommodem­ents, qu’ils n’ont qu’à retourner chez eux s’ils ne sont pas contents. On aura envie de répondre qu’ils n’ont effectivem­ent pas trouvé grandchose de bon ici-bas, si dans notre société également on exprime nos désaccords par la violence verbale, quand c’est là où elle s’arrête.

CRIMES HAINEUX

Ces gestes immondes ne disent pas qui nous sommes. Ils ne sont pas représenta­tifs de l’attitude que l’immense majorité des gens ont à l’égard des immigrants. Ils nous souillent quand même, dans cette solidarité que nous devons à nos concitoyen­s de la communauté arabo-musulmane qui n’ont pas fini de se relever de janvier 2017.

Dans ce Québec qui paraît moins mal que l’ontario et la Colombie-britanniqu­e au chapitre de la prévalence des crimes haineux, mais dans cette agglomérat­ion de Québec qui est la cinquième pire à ce chapitre des grandes villes canadienne­s.

Non, ces gestes ne nous définissen­t pas, à condition toutefois que nous soyons unanimes à les dénoncer et à ne plus les tolérer.

Qu’il s’agisse de lettres de menaces ou de débris porcins menaçants laissés devant une mosquée, le SPVQ doit faire son travail et nous devons cesser de nous taire.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada