Plus de ça chez nous !
Nouvelle balafre sur le visage de notre ville, qui se voudrait pourtant si accueillante.
Une personne mal dans son coeur, blâmant manifestement ceux qui ont moins pour ce qu’elle n’arrive pas à devenir et cherchant à régler un problème dont elle est le principal élément, a vandalisé de magnifiques photos mettant en scène des familles de migrants syriens dans une exposition publique extérieure.
« Invasion barbare », décrète le graffiteur, dont on se demande quel terme il utiliserait pour qualifier ses propres actes.
VIOLENCE
Mais qu’ont-ils fait, ces gens qui ont fui la guerre, pour mériter de telles insultes ? Qui dérangent-elles, ces personnes qui ne demandent qu’à vivre, travailler et payer leurs taxes, pour offrir le meilleur à leurs enfants, comme nous tous ?
Sur les réseaux sociaux, on en voit défendre la liberté d’expression du vandale anonyme. On devine bien que les gens qui tiennent ce discours sont moins complaisants lorsque des manifestants cagoulés sèment le trouble en Haute-ville.
On entendra dire que ces immigrants n’ont qu’à s’intégrer, sans demander d’accommodements, qu’ils n’ont qu’à retourner chez eux s’ils ne sont pas contents. On aura envie de répondre qu’ils n’ont effectivement pas trouvé grandchose de bon ici-bas, si dans notre société également on exprime nos désaccords par la violence verbale, quand c’est là où elle s’arrête.
CRIMES HAINEUX
Ces gestes immondes ne disent pas qui nous sommes. Ils ne sont pas représentatifs de l’attitude que l’immense majorité des gens ont à l’égard des immigrants. Ils nous souillent quand même, dans cette solidarité que nous devons à nos concitoyens de la communauté arabo-musulmane qui n’ont pas fini de se relever de janvier 2017.
Dans ce Québec qui paraît moins mal que l’ontario et la Colombie-britannique au chapitre de la prévalence des crimes haineux, mais dans cette agglomération de Québec qui est la cinquième pire à ce chapitre des grandes villes canadiennes.
Non, ces gestes ne nous définissent pas, à condition toutefois que nous soyons unanimes à les dénoncer et à ne plus les tolérer.
Qu’il s’agisse de lettres de menaces ou de débris porcins menaçants laissés devant une mosquée, le SPVQ doit faire son travail et nous devons cesser de nous taire.