Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com Qu’est-ce qui arrive à ma mère ?

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J’ai toujours été proche de ma mère alors que mon frère a toujours gardé ses distances. Puis on a tous deux quitté la maison familiale pour faire nos vies et j’ai continué à être proche de ma mère en l’appelant tous les jours et en prenant conseil auprès d’elle pour l’éducation de mes deux enfants.

Mon frère a mis beaucoup de temps à trouver une femme pour construire sa famille. On aurait dit que, pour lui, l’idée de former une cellule familiale le rebutait. Puis notre père est décédé, ce qui m’a rapprochée encore plus de ma mère. À 40 ans, il y a deux ans, mon frère a fini par se faire une blonde sérieuse. Étant elle aussi âgée de 40 ans et sentant sonner son horloge biologique, elle a fait pression sur lui pour qu’il accepte d’avoir rapidement un enfant. Un petit garçon est né il y a six mois, et la relation entre ma mère et lui a complèteme­nt changé depuis.

Sa femme et lui l’appellent à tout propos pour demander conseil, et elle se précipite chez eux au moindre appel au secours. En conséquenc­e, elle me néglige de plus en plus. Elle abrège mes appels quand elle en attend un de mon frère, et n’hésite pas à refuser une invitation à venir chez moi quand elle soupçonne que son fils risque de venir la visiter. Moi qui ai toujours été proche de ma mère, je trouve ça injuste. Mon mari me dit que c’est normal qu’elle soit ainsi après autant d’années à s’être sentie repoussée par son fils, mais moi ça me frustre. Hélène

Votre mari a raison. En quoi est-ce que le fait que votre mère partage son affection en deux vous prive de quoi que ce soit ? Elle reçoit enfin une certaine récompense pour la patience dont elle a fait preuve envers un fils trop indépendan­t pour lui manifester le retour d’amour qu’elle aurait mérité et qu’elle obtient enfin. Cela seul devrait vous inciter à apprécier ce retour de l’enfant prodigue dans le giron maternel. Cette petite jalousie, vous devriez la mâter avant qu’elle ne vous fasse dire des choses que votre mère ne mérite pas d’entendre.

Une grand-mère olé olé !

Je suis une femme célibatair­e de 77 ans. J’ai nagé à contre-courant de mes deux soeurs qui se sont mariées et qui ont fondé des familles. Non pas que je ne l’aurais pas voulu, mais la vie ne m’a pas permis de me réaliser de la manière souhaitée par nos parents. J’ai donc fait contre mauvaise fortune bon coeur et je me suis attelée à me bâtir une carrière qui me permette de bien vivre à ma retraite, et j’en profite.

Je mets beaucoup de soin à me vêtir à la fine pointe de la mode et je dépense beaucoup d’argent en soins pour me maintenir à mon meilleur. Le problème : ça indispose mes soeurs, et elles passent leur temps à m’accuser de jouer à la coquette alors que ce n’est plus de mon âge, selon elles. J’aime la fête, tous les évènements musicaux, et les arts en général me passionnen­t. Au dire de mes soeurs, je suis une vieille qui refuse de vieillir, alors que moi je considère que je continue à me réaliser même rendue au soir de ma vie. Ai-je tort, Louise ? Une jeune vieille

Mais pas du tout. Qui a dit que le plaisir de vivre devait s’arrêter à un âge précis? Bien sûr, la majorité entre dans le troisième âge avec l’idée de se reposer et d’en faire le moins possible. Mais qui a décrété que tout le monde était fait dans le même moule ? Vous devriez cesser d’écouter ces empêcheuse­s de tourner en rond et profiter au maximum de tout ce que la vie vous permet de faire à partir de ce que vous avez bâti vous-même.

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