DOSSIER DU CAPITAINE : LE CONTEXTE NE S’Y PRÊTE PAS
Est-il nécessaire de maintenir une lignée sur une base permanente ?
Le poste de capitaine du Canadien doit-il être comblé maintenant que Max Pacioretty a été échangé ? La réponse est non. Pourquoi ? En raison de l’instabilité qui règne au sein des effectifs et qui persistera le temps que la métamorphose de l’équipe soit complétée Dieu sait quand.
Le dossier peut attendre si des équipes en bonne position comme les Maple Leafs de Toronto et les Golden Knights de Vegas estiment que rien ne presse dans leur cas.
Le jeune directeur général des Leafs, Kyle Dubas, a indiqué dernièrement que l’équipe commencera la saison sans capitaine, elle qui n’en compte pas depuis le départ de Dion Phaneuf, en février 2016.
John Tavares et Auston Matthews, qui sont considérés comme les premiers candidats, n’en font pas de cas.
23 CAPITAINES À VEGAS
Les Golden Knights ont pour leur part disputé leur première saison dans la Ligue nationale sans capitaine.
Interrogé à savoir, lundi, dans le cadre d’un point de presse portant sur l’acquisition de Pacioretty, si un joueur remplira ce rôle cette saison, George Mcphee a répondu : « Je n’en vois pas vraiment la nécessité. Nous n’en avions pas l’an dernier et les choses se sont bien passées. Nous avons 23 capitaines. »
C’est bien dit compte tenu des succès phénoménaux qu’ils ont connus à leur entrée dans la LNH.
Il faudra voir si les Rangers de New York et les Canucks de Vancouver, qui se disent ouvertement en période de reconstruction, auront de nouveaux capitaines cette saison.
Le poste est vacant à New York depuis que Ryan Mcdonagh a été échangé au Lightning de Tampa Bay en février dernier.
Du côté de Vancouver, Henrik Sedin s’est retiré de la compétition à la fin de la dernière saison, tout comme son inséparable jumeau Daniel.
Les Sabres de Buffalo et les Coyotes de l’arizona ne comptaient pas de capitaines non plus, la saison dernière. Les Islanders de New York ont perdu le leur quand Tavares a profité du marché des joueurs autonomes pour se joindre aux Leafs.
UN CAPITAINE À TORONTO DEPUIS 10 ANS
Il était impensable, autrefois, que des organisations comme le Canadien et les Leafs n’aient pas un capitaine. Mais ça s’est vu au cours de la dernière décennie.
Personne n’a porté le « C » chez le Tricolore lors des saisons suivant les départs de Saku Koivu (2009-2010) et de Brian Gionta (2014-2015). Dans les deux cas, l’équipe avait connu de bonnes saisons.
À Toronto, le poste a été inoccupé durant deux saisons après le règne de Mats Sundin. C’est donc dire que Phaneuf a été le seul joueur des Leafs à l’occuper au cours des 10 dernières années.
LES JOUEURS SONT PLUS INDÉPENDANTS
Il y a lieu, d’ailleurs, de s’interroger sur la pertinence pour une équipe de maintenir une lignée de capitaines sur une base permanente.
C’est Benoît Brunet qui disait ré-
cemment au 98,5 FM que la présence d’un capitaine ne vaut pas grandchose au sein d’une équipe perdante.
D’autre part, la nature des joueurs d’aujourd’hui diffère de ceux qui ont joué à l’époque de Brunet et de leurs prédécesseurs. Les dirigeants n’ont plus beaucoup de contrôle sur eux.
Les équipes sont tissées moins serrées. Les joueurs sont plus indépendants, ce sont des PME sur patins. Les anciens le disent. Ce n’est pas un péché, mais un signe des temps.
OVECHKIN A COMPRIS
S’il existait une belle unité chez les Golden Knights, c’est que les joueurs voulaient prouver ce que des laisséspour-compte peuvent faire lorsqu’on les réunit dans une cause commune.
Alex Ovechkin a assumé son titre de capitaine comme on ne l’avait jamais vu lors des séries du printemps dernier.
Résultat : la coupe Stanley a défilé dans les rues de Washington pour la première fois depuis la fondation des Capitals en 1974.
Sidney Crosby remplit ses fonctions avec grande distinction depuis 2007. Il a reçu la coupe des mains de Gary Bettman trois fois. Les Penguins, qui sont passés eux aussi par une reconstruction après que Mario Lemieux eut accroché ses patins pour de bon, ont attendu deux ans avant de confier son « C » à Crosby.
Les joueurs ont l’habitude de dire qu’il n’est pas nécessaire d’arborer une lettre à leur chandail pour être des leaders. Ils connaissent leurs coéquipiers qui le sont.
L’EXEMPLE DES YANKEES
Au baseball, les Yankees sont une des rares équipes à avoir eu des capitaines. La liste ne compte toutefois qu’une quinzaine de noms en 115 ans d’histoire.
Le grand Babe Ruth ne l’a été qu’une année. Il aimait bien manger, boire et festoyer.
Il s’est écoulé 37 ans entre le règne de Lou Gehrig [1935 à 1939), mort de la sclérose latérale amyotrophique, et celui de Thurman Munson (1976-1979), qui a péri dans un écrasement d’avion.
Don Mattingly était à la retraite depuis huit ans lorsque Derek Jeter lui a succédé. Ce dernier a rempli le rôle durant 11 saisons, mais personne ne lui a succédé depuis qu’il a raccroché son gant, il y a quatre ans.
Ne devient pas capitaine des Yankees qui veut.
« « Ben, Xxxxxxxxxxxxxxx c’est un gars » de la région, il s’est impliqué dès le départ. Je sens sa passion pour le hockey. » – PATRICK ROY, À PROPOS DE SON NOUVEAU – XXXXXXXXXXXX CAPITAINE, BENJAMIN GAGNÉ