Le Journal de Quebec

Fascinante réalité virtuelle

L’expérience Le Grand Froid, présentée au FCVQ, imagine la place d’youville dans une future ère glaciaire

- CÉDRIC BÉLANGER

La patinoire est désespérém­ent déserte. Des immeubles tombent en ruines tandis que d’autres, comme le Palais Montcalm, le Capitole et le Diamant, tiennent encore debout. Mais pour combien de temps?

Non, la place d’youville n’a pas été dévastée par un quelconque cataclysme. Cette vision désolante illustre plutôt comment la porte d’entrée du Vieux-québec est dépeinte dans Le Grand Froid, une expérience de réalité virtuelle qui nous téléporte dans une place d’youville du futur alors qu’une nouvelle ère glaciaire frigorifie la planète.

Présentée dans un cube logé à même la place d’youville pendant le Festival de cinéma de la ville de Québec (FCVQ), l’expérience immersive de quelques minutes, à mi-chemin entre le jeu vidéo et le cinéma, intrigue et fascine à la fois, a-t-on pu constater, hier, quand les médias ont été invités à enfiler le casque de réalité virtuelle.

FAITS HISTORIQUE­S

Car si Le Grand Froid nous apprend quelques faits historique­s concernant les édifices qui entourent la place d’youville, le plaisir est d’abord celui des sens.

« Avec la réalité virtuelle, il faut s’adapter au rythme de l’utilisateu­r. On se demande jusqu’à quel point on met ou non du narratif. Dans le cas du Grand Froid, nous avons décidé de laisser place à la contemplat­ion pour vivre le lieu et le moment », explique Éric Denis, directeur de création chez Studio Element, la boîte de Québec à l’origine de ce projet.

C’est le cinéaste Samuel Matteau, à qui on doit le long métrage Ailleurs, qui a eu le mandat de réaliser Le Grand Froid. « Ils m’ont approché en me disant : “On a un projet en réalité virtuelle, c’est très loin du cinéma, est-ce que ça tente d’essayer ça ?” J’ai dit oui. C’était trop malade. »

MESSAGE ÉCOLO

Même si plonger cette place d’youville imaginaire dans un dôme pour la protéger d’une brutale chute des températur­es peut laisser planer un message écologique, Samuel Matteau assure que ce n’est pas ce que les concepteur­s avaient en tête.

« Le contexte peut nous amener à cette réflexion. Mais l’intention de départ était de faire une oeuvre à propos des souvenirs qu’on choisit d’avoir d’un lieu et ce qu’on perd avec un lieu qui disparaît. »

Après Québec, Le Grand Froid pourrait partir à la conquête d’autres villes du globe. Éric Denis estime avoir entre les mains un concept hautement exportable.

Déjà, le maire de Philadelph­ie, Jim Kenney, aurait manifesté son intérêt après avoir vécu l’expérience lors d’une visite à Québec, en juillet dernier.

« Il est emballé. Ils sont en train de retaper les marches de Rocky (l’imposant escalier – gravi par le célèbre boxeur dans la série de films – qui est situé devant le Musée des beaux-arts de la métropole de la Pennsylvan­ie) et il voudrait en raconter l’histoire », dit Éric Denis.

Le grand froid sera présenté tous les jours durant le FCVQ. Le tarif est de 5 $. L’expérience est réservée aux 13 ans et plus.

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STUDIO ELEMENT PHOTO SIMON CLARK ET IMAGES, COURTOISIE DU 31. Éric Denis et Samuel Matteau, les deux créateurs à l’origine du Grand Froid. 2. Voici à quoi pourrait ressembler la place d’youville, vue de l’intérieur, si les glaces devaient de nouveau recouvrir la planète. 3. Vision apocalypti­que de la porte d’entrée du Vieux-québec.
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