Un débat touffu
C’était une bonne idée d’impliquer des citoyens à condition que les chefs répondent à leurs questions au lieu de s’en servir comme tremplins pour vendre leur salade précoupée, préassaisonnée, prémâchée.
J’ai rigolé quand la première intervenante, Raymonde Chagnon, qui avait peur de finir dans un CHSLD, a répondu « pas tellement » quand Patrice Roy lui a demandé si les réponses des chefs l’avaient éclairée. Une chatte y perdrait ses chatons. Cette campagne suinte les promesses. J’avais hâte au débat pour enfin être capable de mettre des visages sur chacune. Je ne savais plus qui avait promis quoi et, surtout, pour combien.
Maintenant, c’est réglé et mis à part Québec solidaire, qui a presque réussi grâce à l’excellente performance de Manon Massé à nous convaincre qu’il s’agit d’un parti normal, la soirée de débats confirme que les deux « vieux » partis, figés à l’extrême centre, et sans la souveraineté, sont devenus quasi interchangeables.
UN PAR UN
Le débat en aidera plusieurs à se faire une tête. Plusieurs ont été séduits par Manon Massé qui joue le rôle de politicienne mieux que Françoise David, plus mordante, moins travailleuse sociale.
Excellent débatteur, Jean-françois Lisée perd des points en raison de son agressivité. Un punch, un coup de poing. Sourire de temps à autre ne brise la mâchoire de personne. Il a donné au programme pourtant raisonnable du Parti Québécois un goût « père Fouettard ».
Philippe Couillard n’avait pas envie d’être là. Il s’est mal défendu, surtout sur la question de la rémunération des médecins, se rabattant sur des chiffres et des statistiques ennuyants.
François Legault, on aime ou on n’aime pas. Moi j’aime son côté batailleur, j’aime son intégrité. Il a du coeur au ventre. Dire à Philippe Couillard que le Québec en avait assez du donneur de leçon sur l’immigration valait au moins un 7Up frais.