Le Journal de Quebec

Abanda perd dans la douleur

La Montréalai­se dit qu’elle a été forcée de jouer malgré une blessure au pied droit

- STÉPHANE CADORETTE

À la suite de sa défaite en deux manches de 6-4 au deuxième tour de la Coupe Banque Nationale hier soir, Françoise Abanda a révélé qu’elle souffrait d’une blessure au pied droit et que si elle avait eu le dernier mot, elle n’aurait tout simplement pas sauté sur le terrain du PEPS. Son entraîneur en aurait décidé autrement.

La Montréalai­se de 21 ans ne semblait pas dans son assiette en début de rencontre face à Sofia Kenin, son service étant brisé trois fois dans un premier set où elle a rapidement accusé un retard de 1-5. Elle s’est battue avec plus de mordant après coup, mais au terme de la rencontre, l’allure de la bataille ne revêtait plus la moindre importance.

Blessée mardi à son match de premier tour, Abanda a cru jusqu’à la toute fin qu’il serait plus prudent de déclarer forfait.

La mine basse, elle a usé de son franc-parler habituel pour affirmer qu’elle avait ressenti la pression de disputer le match, pointant directemen­t l’entraîneur responsabl­e du volet féminin à Tennis Canada, Sylvain Bruneau. « Sylvain Bruneau m’a conseillé de jouer dans la douleur. J’ai joué, mais j’ai pris ça comme un match d’entraîneme­nt. Il est venu à 3-0 et je lui ai répété que je voulais arrêter parce que j’étais en douleur et il m’a conseillé de continuer.

« Je pense qu’on devrait écouter les joueuses. À la fin de la journée, c’est toi qui es seule sur le terrain, donc si tu n’es pas à l’aise… Moi, je ne voulais pas jouer, mais on me conseillai­t le contraire alors j’ai décidé de faire le match, qui n’est pas une référence », a déploré la 196e raquette mondiale qui en était à sa septième présence au tournoi de Québec.

À LA MAISON

Abanda n’a pas nié que le fait que le tournoi se déroule en sol québécois a compliqué la décision de se présenter ou non.

« J’étais rendue, j’ai joué au premier tour et je me suis dit que tant qu’à y être, c’était juste un autre match et que ça ne me ferait pas de mal. Il y a des organisate­urs et il y a des partisans qui veulent voir du tennis. Tout le monde s’est déplacé, donc je me sentais un peu mal d’annuler le match. J’ai essayé de ne pas prendre une décision trop égoïste, mais je n’ai pas été performant­e », a-t-elle dit.

Selon elle, cette blessure a fortement limité ses déplacemen­ts en coup droit, notamment. « Je ne pouvais pas me déplacer. Je suis contente pour mon adversaire, mais c’est dommage pour moi. J’ai pensé me retirer plein de fois, mais pour les gens qui viennent voir le tennis, je ne voulais pas gâcher le spectacle. J’ai fait de mon mieux, mais je n’aurais pas dû jouer », a-t-elle lancé à la surprise générale, en entrevue d’après le match.

« UNE BONNE PRATIQUE »

Dommage pour Abanda, qui n’a pu rééditer sa prestation d’il y a un an, lorsqu’elle avait atteint les quarts de finale. Il s’agissait de son dernier tournoi WTA avant le début de la prochaine saison.

« Oui, elle (Kenin) a bien joué, mais je n’ai pas joué selon mes capacités. Si une adversaire est blessée, pour moi il n’y a pas de match. Ça n’a rien donné au final, mais ça m’a fait une bonne pratique », a-telle réitéré.

Reste à voir si Sylvain Bruneau aura la même version de l’histoire. Il n’a pas été possible de lui parler au moment de mettre sous presse.

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