La valeur des condos dégringole
Québec dépose son nouveau rôle d’évaluation
Les condos perdent des plumes à Québec avec une baisse de valeur « significative » de près de 5 % qui pourrait faire mal à plusieurs propriétaires.
La Ville de Québec vient de déposer son rôle triennal d’évaluation des propriétés de l’agglomération pour les années 2019 à 2021.
Comme le laissait deviner le marché depuis plusieurs mois, ce sont les condos qui perdent davantage de valeur.
Dans toute l’agglomération, en comparaison avec 2014, ils subissent une baisse marquée de 4,3 %. À Québec, les valeurs dégringolent de 4,6 % et la chute est encore plus grande à L’ancienne-lorette, avec 5,1 %. Saint-augustin s’en tire mieux avec 1,2 % de hausse.
En comparaison, les condos avaient bénéficié d’une hausse de 4,8 % lors du dernier rôle, il y a trois ans.
Une baisse de 4,6 %, « ce n’est pas rien », a convenu le directeur du Service de l’évaluation de la Ville de Québec, Richard Côté. « C’est sur trois ans et le marché est en train de s’ajuster. Mais c’est quand même significatif. »
COMPTE DE TAXES
Cela pourrait avoir un effet sur le compte de taxes. On peut en effet prévoir une baisse de 3,6 % pour l’ensemble de l’agglomération, quoique le portrait réel ne sera connu qu’au moment du budget, en décembre.
En contrepartie, cela pourrait rendre difficile le refinancement d’un condo pour des propriétaires qui ont financé une grande part de leur investissement.
Le marché est en « déséquilibre », soutient M. Côté, avec 18 condos pour un acheteur, à la suite de la construction abondante dans plusieurs secteurs.
Pour le conseiller responsable des questions d’évaluation, Jérémie Ernould, ce n’est cependant « pas alarmant ». « Ça s’est stabilisé », a ajouté le maire, Régis Labeaume, qui n’était pas surpris de la baisse dans les condos.
STABLE DANS L’UNIFAMILIALE
Du côté de l’unifamiliale, la situation reste sensiblement stable et la valeur baisse même légèrement dans les deux villes défusionnées. Québec ne bénéficie que d’une faible hausse de 0,3 %.
« On voit que 80 % des maisons unifamiliales varient de plus ou moins 5 %. C’est une belle distribution normale », a commenté M. Côté.
Quant aux édifices à logements, les immeubles de six logements et plus prennent du galon avec un bond de 10,1 % à Québec. C’est la situation inverse à Saint-augustin, où ils valent 1,2 % moins cher qu’en 2014.
Dans le non résidentiel, ce sont les hôtels, motels et auberges qui ressortent avec les hausses les plus importantes, de l’ordre de 19,8 %.
Elles sont principalement attribuables à la croissance marquée de leurs revenus et aux rénovations qui ont été faites dans le parc immobilier.
Mais pour le directeur de l’évaluation, c’est un « retour du balancier » après des années moins fastes durant lesquelles leur valeur avait diminué de façon draconienne.
RECORD DE VALEUR
Ces données reflètent les conditions du marché au 1er juillet 2017. Elles sont calculées pour 185 232 unités d’évaluation dans les trois villes, soit 3423 de plus que lors du dernier rôle en 2014. La valeur du parc immobilier de l’agglomération a d’ailleurs atteint un nouveau record, s’approchant maintenant de 84 milliards $.
L’avis d’évaluation parviendra aux citoyens en même temps que leur nouvelle facture de taxes, en janvier. Entre-temps, l’information pour chaque adresse est disponible au ville.quebec.qc.ca/evaluation. — Avec la collaboration
de Nicolas Lachance