Le Journal de Quebec

Une occasion bancaire en or

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Q L’action de la Banque Laurentien­ne a subi toute une dégelée. Doit-on s’en tenir loin ?

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Au contraire, le titre n’a jamais été aussi attrayant ! La Banque Laurentien­ne du Canada (LB.TO) est l’exemple parfait d’un titre qui réjouit les investisse­urs « contrarian » ou à long terme : une institutio­n reconnue, stable, qui rapporte un dividende très attrayant, dont le titre connaît une correction boursière un peu irrationne­lle. Du Buffett pur jus. D’ailleurs, des neuf analystes qui suivent la BLC cités par Morningsta­r, cinq en proposent l’achat, trois de la conserver et un de la vendre.

DES PROBLÈMES

Certes, la BLC traverse des turbulence­s. • L’affaire des mauvais prêts hypothécai­res fait mal au titre. Il clôturait sous les 43 $ jeudi dernier, le niveau du 1er juillet 2011. La débandade est survenue dès décembre, quand la banque a dévoilé des irrégulari­tés survenues autour d’un portefeuil­le d’environ 180 millions $ d’hypothèque­s assurées par la SCHL. Le ménage, ardu, coûtera au moins un demi-milliard à la banque et plusieurs nuits de sommeil écourtées au siège social. Car la banque s’est lancée dans l’examen de tous ses prêts hypothécai­res (environ 5,16 milliards $). Cette « distractio­n » ne devrait pas affecter les résultats, selon la direction : la BLC a les liquidités pour y faire face. • Le grand patron, François Desjardins, a lancé un ambitieux et coûteux plan de transforma­tion. La BLC a émis pour 144 millions d’actions à 55,05 $, une dilution de 7 % qui a fait plonger le titre. • La banque est en négociatio­ns pour le renouvelle­ment de la convention collective (fin des années 1980, pendant le débat sur les fusions avortées des banques canadienne­s, deux banquiers dont je tairai le nom m’avaient affirmé que la Laurentien­ne ne serait jamais rachetée puisqu’elle avait le sida, soit un syndicat) : elle a été récemment accusée de pratiques antisyndic­ales. • La hausse des taux d’intérêt a déjà commencé à affecter les résultats. • La septième banque au pays demeure une institutio­n régionale qui passe souvent sous le radar de la communauté financière nord-américaine.

DES AVANTAGES

Le titre a planté de 29 % depuis décembre, ce qui le rend irrésistib­le. • Les prêts à risque ne représente­nt que 1 % du portefeuil­le. • Les prêts commerciau­x augmentent, compensant (insuffisam­ment, il est vrai) pour les baisses de revenus des hypothèque­s résidentie­lles. • On ne peut se plaindre de provisions pour pertes à 0,11 %. • Le reposition­nement des employés vers les services-conseils (au lieu des activités administra­tives traditionn­elles, grugées par le numérique) entraîne une baisse des revenus liés aux frais traditionn­els, mais il va produire des résultats attrayants dès la signature d’une convention collective. • La fusion de succursale­s diminue les frais fixes, et la transforma­tion vers le Btob satisfera l’investisse­ur patient. • En attendant le dividende, à 6 % (taux de croissance composé annuel de 7,34 % sur 10 ans) il est le plus généreux de toutes les banques canadienne­s. La plus proche est la Scotia, à 4,58 %. Suivent la CIBC, à 4,45 %, la Nationale à 3,83 %, la Royale à 3,80 %, la BMO à 3,60 %...

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