Le Journal de Quebec

Le CH doit apprendre de ses erreurs

- – Propos recueillis par Kevin Dubé MICHEL BERGERON michel.bergeron@quebecorme­dia.com

La saga Max Pacioretty est officielle­ment terminée et le Canadien de Montréal peut maintenant tourner la page et se concentrer sur les jeunes joueurs de l’équipe. Toutefois, un examen de conscience s’impose dans l’organisati­on, car elle devra trouver un moyen de conserver ses joueurs vedettes.

C’est bien beau, les Jesperi Kotkaniemi, Nick Suzuki et Ryan Poehling ont tous un beau potentiel et, s’ils se développen­t bien, ils deviendron­t de bons contribute­urs pour le Canadien. Mais, finiront-ils par quitter Montréal comme ce fut le cas pour Pacioretty, P.K. Subban, Alex Galchenyuk, Andrei Markov ou Alex Radulov ? Le Canadien a-t-il appris de ces situations et comprend-il, maintenant, que les joueurs vedettes doivent être traités différemme­nt ?

Il y a des joueurs qui gagnent 800 000 $ dans la LNH, et d’autres, 8 M$. Tu ne peux pas les gérer de la même façon. C’est une simple question de logique.

Dans le cas de Pacioretty, il est difficile de savoir exactement ce qui s’est produit. D’un côté, on mentionne que c’est le joueur qui a demandé une transactio­n et, de l’autre, on assure que l’ancien capitaine désirait plus que tout demeurer à Montréal. N’empêche, cette situation ne pouvait plus durer et la séparation était devenue inévitable.

Mais pourquoi donc, encore une fois, l’équipe a-t-elle dû se départir d’un joueur important de son organisati­on dans la tourmente ?

Difficile de croire à la coïncidenc­e, n’est-ce pas ?

L’EXCEPTION PRICE

Il semble que le seul joueur vedette avec qui Marc Bergevin a été en mesure de négocier et s’entendre au cours des dernières années, c’est avec Carey Price. La raison est fort simple : le Canadien lui a offert exactement ce qu’il voulait.

Pour le reste, on n’a jamais été capables d’arriver à la fin des négociatio­ns ou ça s’est réglé dans le tumulte.

C’est à se demander ce que font les conseiller­s de Marc Bergevin. Engage-til seulement des hommes qui disent systématiq­uement oui à tout ? Je ne peux pas croire que personne n’a jamais mis son poing sur la table en s’opposant à l’idée d’échanger Subban, Galchenyuk ou Pacioretty. On ne peut pas, en tant qu’organisati­on, se séparer de ses meilleurs éléments au moindre petit accrochage.

Mais bon, tout ça est maintenant chose du passé et le Canadien entre dans une nouvelle ère, celle d’une reconstruc­tion, car c’est ce que c’est.

Mais je peux comprendre Marc Berge- vin de ne pas vouloir prononcer ce mot. Il entreprend sa septième année à la barre du Tricolore et ce serait presque d’avouer un échec total que de parler ouvertemen­t de reconstruc­tion. Mais peu importe le terme qu’on utilise, le Canadien a décidé de faire confiance à ses jeunes joueurs. Il bâtira avec eux et espérera qu’ils apprennent des deux vétérans de tête toujours avec l’organisati­on, Shea Weber et Carey Price.

Ce virage, j’espère qu’il se fera aussi dans la mentalité des entraîneur­s.

J’espère qu’on dirigera les jeunes différemme­nt, qu’on ne fera pas comme Alex Galchenyuk et qu’on ne leur reprochera pas chaque erreur défensive tout en limitant leur temps de glace au maximum. J’espère qu’on leur donnera des rôles importants.

Bref, qu’on les laissera exprimer leur talent.

HEUREUX POUR BRISEBOIS

C’était une question de temps avant que Julien Brisebois devienne directeur général dans la LNH. J’ai retenu une phrase lors du point de presse lors duquel il a été présenté comme successeur à Steve Yzerman avec le Lightning de Tampa Bay. Le propriétai­re de l’équipe Jeff Vinik a mentionné se considérer chanceux qu’aucune autre équipe n’ait fait appel à ses services. Autrement dit, il a remercié le Canadien de Montréal de ne pas l’avoir appelé ! Chose certaine, Brisebois n’a pas volé sa nomination, il a fait tout un travail avec le Lightning surtout au niveau du recrutemen­t et du développem­ent des joueurs. De son côté, Yzerman retournera à la maison, à Detroit où sa famille demeure toujours. Il sera conseiller pendant un an à Brisebois, mais c’est écrit dans le ciel qu’on le verra dans l’organisati­on des Red Wings dans un avenir rapproché.

CAPITAINE WEBER

J’adore Brendan Gallagher. C’est un bon petit joueur qui travaille comme personne chez le Canadien. Mais arrêtons, svp, de présumer qu’il a ce qu’il faut pour être le prochain capitaine du Tricolore ! Il ne fait aucun doute dans mon esprit que Shea Weber doit succéder à Max Pacioretty. C’est un vétéran aguerri et il sait ce que ça représente d’être le capitaine de son équipe puisqu’il l’a été avec les Predators de Nashville. Gallagher n’a pas besoin qu’on lui ajoute ce genre de responsabi­lités. Laissons-le jouer son style, point. Quant à Weber, il pourra suivre l’équipe sur la route même s’il est blessé et agir à titre de mentor pour les jeunes de l’organisati­on.

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