Il disait être un « intime » de Céline
L’homme de 43 ans ira en prison après s’être inventé une identité pour frauder deux femmes
Un fin manipulateur qui prétendait être un intime de Céline Dion a pris la route de la prison après avoir reconnu qu’il avait fraudé pour plus de 300000 $ deux femmes qu’il fréquentait.
Gino Tarasco, 43 ans, s’est créé de toutes pièces une nouvelle identité, entre 2014 et 2017, allant même jusqu’à faire croire à ses victimes – dont on doit taire l’identité – qu’il souffrait de graves cancers.
Selon la preuve exposée devant le tribunal la semaine dernière à Saint-jérôme, il s’agit d’un fin manipulateur attiré par le luxe qui disait avoir des liens avec des personnalités connues comme Paul Desmarais Jr., Gregory Charles et Céline Dion.
Chaque fois que ses victimes avaient un doute sur ses dires, Tarasco, originaire des Laurentides, réussissait à les rassurer avec un nouveau mensonge. Il a réussi à soutirer 215 000 $ à la première et environ 100 000 $ à la deuxième.
CADEAUX À SES VICTIMES
En plus de prétendre connaître du succès en vendant des diamants à l’international, Tarasco disait posséder une petite fortune dans les paradis fiscaux. Il disait à ses victimes avoir besoin de leur argent pour y toucher.
Avec ces sommes, il couvrait les dames de cadeaux en plus de leur payer des sorties dans des hôtels et restaurants haut de gamme, sans qu’elles sachent qu’il s’agissait de leur propre argent.
Il est allé encore plus loin avec l’une de ses victimes, affirmant qu’il était traqué par le Service canadien du renseignement de sécurité.
« C’était comme un château de cartes monté à la perfection, c’était inéluctable, tout allait s’effondrer un moment donné. Tout était monté pour supporter son train de vie luxueux », a résumé son avocat Me Olivier Morin, lors des observations sur la sentence de son client la semaine dernière.
SCÉNARIO
« Quand tu découvres tout, la Terre arrête de tourner. Tu te demandes comment tu as pu croire tout ce qu’il te disait. Mais sa vie tournait autour des scénarios qu’il inventait pour resserrer son emprise sur moi », a témoigné au Journal la première victime de Gino Tarasco.
Femme d’affaires occupée, cette dernière a fait confiance à Tarasco en lui déléguant le contrôle de ses finances, ce qui lui a permis de siphonner toutes ses économies sans qu’elle s’en rende compte. Le fraudeur lui cachait son courrier et avait bloqué plusieurs numéros de téléphone pour ne pas éveiller de soupçons.
« Il était tout le temps dans ma vie, chaque fois que j’avais un questionnement, il réussissait à me rassurer avec un autre mensonge. Je ne savais même pas que j’avais plein d’agences de recouvrement après moi », explique la dame.
PAS DE REGRETS ?
Elle éprouve encore beaucoup de frustration à l’endroit du fraudeur, alors qu’il devrait écoper « de quelques mois de prison et qu’il n’a même pas l’air d’avoir de regrets ».
« Moi, ce sont 15 ans d’économies qui se sont envolées. Je commence tout juste à m’en remettre, j’ai travaillé fort pour passer au travers. J’ai dû vendre plein de choses pour mettre de la nourriture sur la table pour mes enfants. C’est hallucinant ce qu’il a fait », avoue-t-elle.
Gino Tarasco connaîtra sa peine lorsqu’il reviendra devant le tribunal le 16 octobre prochain. Le juge a pris en délibéré la suggestion commune de 30 mois de pénitencier.