Le Journal de Quebec

Capitaine:est-cesiimport­ant ?

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À Toronto, on a fait tout un plat la semaine dernière à l’annonce que les trois joueurs identifiés par Mike Babcock et ses adjoints pour remplir le rôle de leaders étaient Patrick Marleau, Morgan Rielly et John Tavares.

Et Auston Matthews ? À Montréal, Shea Weber et Brendan Gallagher sont les grands favoris pour succéder à Max Pacioretty dans le rôle de capitaine de l’équipe.

Mais pourquoi autant d’attention au sujet du capitaine ? Est-ce si important ? Une équipe ne doit-elle pas avant tout miser sur 23 leaders…

Au fil des dernières années, avec une nouvelle convention de travail avec des philosophi­es différente­s des années passées, avec une équipe toujours plus jeune année après année et, surtout, avec le statut du joueur autonome sans compensati­on, est-il besoin de mettre autant d’emphase sur la lettre « c » ?

À Toronto, que Matthews soit ignoré, on a voulu revenir sur les événements du printemps dernier. Matthews et Babcock avaient eu plusieurs divergence­s d’opinions sur l’utilisatio­n des patineurs, etc. Les deux hommes semblent avoir réglé leur différend au cours de l’entre-saison, mais Babcock a-t-il voulu confirmer qu’il était le patron, celui qui prend les décisions que cela plaise ou pas ?

Matthews n’a pas voulu commenter la situation, bien au contraire, et cela le dérange-t-il ? Ne dispute-t-il pas la dernière année de son entente ? Au moins, il aura la paix et pourra se préoccuper uniquement de son rôle avec les Leafs et, aux dernières nouvelles, il représenta­it le joueur d’influence numéro un de la formation.

SAGE DÉCISION

Et le Canadien maintenant. Y a-t-il urgence pour dénicher un autre capitaine ? La réponse est non. Capitaine ou pas, ça n’aura aucun impact sur la surface de jeu.

Certes, une organisati­on comme celle du Canadien, avec un passé aussi impression­nant, un capitaine appartient à la tradition. Mais avouons que la tradition a été passableme­nt mutilée par les résultats des 25 dernières années.

Ce qu’il faut réaliser, c’est que les structures du hockey ont changé. Jadis, il y avait la loyauté. Ils étaient nombreux à passer plusieurs saisons avec la même équipe. Or, est-ce toujours le cas ? Quand un joueur comme John Tavares, à 27 ans, peut tester le marché des joueurs autonomes, on ne parle plus de loyauté, mais bien d’un patineur qui a la possibilit­é d’offrir ses services à toutes les équipes de la ligue. De plus en plus, les jeunes joueurs qu’on identifie comme athlète de concession obtiennent ce rôle. Pourquoi ? Parce qu’on s’assure ses services jusqu’à l’âge de 27 ans. Habituelle­ment, ces surdoués amorcent leur carrière dans la LNH à l’âge de 18 ans ou 19 ans. Par conséquent, ils seront avec l’équipe, s’ils répondent aux attentes, pendant huit ou neuf ans. Pas étonnant que Connor Mcdavid soit le capitaine des Oilers. Comme Tavares l’était avec les Islanders.

Matthews a-t-il signé une entente de plusieurs saisons avec les Leafs ?

Pas encore. Les Leafs et Babcock ont agi sagement.

RIEN NE PRESSE

À Montréal, qui sait si Weber sera à Montréal pendant encore plusieurs années ?

Par conséquent, rien ne presse l’organisati­on à agir rapidement. Y a-t-il un bon capitaine avec une équipe en période de reconstruc­tion – non en période de rénovation –, je crois que poser la question, c’est y répondre.

L’important n’est-il pas le produit sur la surface de jeu ?

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AFP ?? Auston Matthews n’a pas été identifié par son entraîneur parmi les candidats potentiels pour devenir leaders de l’équipe.
PHOTO D’ARCHIVES, AFP Auston Matthews n’a pas été identifié par son entraîneur parmi les candidats potentiels pour devenir leaders de l’équipe.

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