Ça promet pour Révolution
Nouvelle émission de danse à TVA
Les Québécois derrière Révolution caressent de grandes ambitions pour leur émission : dominer le marché mondial comme The Voice. Rien de moins. L’avenir nous dira s’ils remporteront leur pari, mais pour l’heure, nous pouvons dire que c’est bien parti.
Visionnée hier, la première émission est convaincante. Développée par Québecor Contenu et Fair-play depuis 2015, ce nouveau format se distingue des autres concours de danse grâce à quelque chose d’unique: un système de caméras 360 degrés qui permet de juger une performance sous tous ses angles. Les images ainsi captées sont spectaculaires et ajoutent – presque littéralement – une dimension supplémentaire au rendez-vous télévisuel.
On comprend alors que ses producteurs soient confiants à quatre semaines du MIPCOM de Cannes, ce grand marché au cours duquel le réputé distributeur Armoza assurera sa promotion. Révolution peut certainement rivaliser avec So You Think You Can Dance et autres World of Dance sur l’échiquier international. Des acheteurs intéressés viendront d’ailleurs assister aux enregistrements des rondes ultimes en octobre à Montréal.
CONFIANCE ET ÉMOTIONS
Comme dans toute bonne téléréalité du genre, les moments d’émotion sont nombreux dans Révolution. La différence, c’est qu’ils n’ont pas l’air d’avoir été usinés. Les concurrents sont présentés de manière succincte, sans vidéo ou entrevue à tout casser dans lesquelles ils abordent un drame qu’ils ont traversé. Pour soutirer les larmes, on laisse les performances parler d’elles-mêmes. Et c’est tant mieux. Côté talent, quelques concurrents tirent leur épingle du jeu (dont MARVL, une troupe de hip-hop ayant participé à Danser pour gagner à V cet hiver), mais aucun d’entre eux n’a réussi à nous faire tomber de notre chaise durant ces 90 premières minutes. Ça viendra, nous répond la production.
CLASSE DE MAÎTRES
L’une des forces de Révolution, c’est son panel de « maîtres ». Contrairement aux jurés de concours télé du même type, ces derniers n’ont pas peur de souligner les faiblesses des numéros offerts. Leurs évaluations ne finissent jamais en surenchère de métaphores vides de sens. Et même quand ils lancent des fleurs, ils apportent toujours des nuances pour aider les concurrents à progresser.
Sommité en danse ballroom et habitué aux caméras, Jean-marc Généreux livre ses commentaires avec fougue sans jamais délaisser la technique. Voilà pourquoi on lui pardonne quelques jeux de mots faciles ou formules clinquantes comme « T’es comme un p’tit chat, mais tu danses comme un tigre. » Quant aux Twins, deux grosses pointures en danse urbaine, en plus d’avoir le sens inné du spectacle, ils livrent des critiques constructives.
La révélation de Révolution s’avère toutefois Lydia Bouchard. Grâce à elle, vous saurez bientôt ce qu’est un « développé seconde ». Éloquente, pertinente et infiniment sympathique, la chorégraphe du Cirque du Soleil est également responsable d’un des moments les plus émouvants du premier épisode, quand elle fait craquer un adolescent en saluant son courage de faire partie d’une troupe de danse majoritairement féminine.
Préparez vos mouchoirs. Bien qu’elle porte officiellement le titre d’« égérie », Sarah-jeanne Labrosse joue parfaitement son rôle d’animatrice. Elle interviewe les concurrents et décrit chaque étape du concours avec naturel et aisance, sans jamais trop prendre de place.
La première de Révolution sera diffusée à TVA dimanche à 19 h 30.