Le Journal de Quebec

Campagne tranquille

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Malgré des enjeux bien réels liés au manque de main-d’oeuvre et à la mobilité dans la région, bien peu de solutions concrètes émanant des candidats et de leurs chefs se sont imposées depuis le début d’une campagne électorale plutôt drabe à Québec.

La question très théorique des seuils d’immigratio­n ne viendra pas régler le plus gros problème économique des villes, celui de la rareté de la maind’oeuvre, comme le déploraien­t à juste titre le président de l’union des municipali­tés du Québec et le maire de Québec, la semaine dernière.

Aux prises avec de graves problèmes de main-d’oeuvre, les maires de Québec et de Lévis en ont fait une priorité dans leurs listes d’épicerie respective­s à l’intention des prétendant­s au poste de premier ministre du Québec.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. À Québec, qui affiche le plus bas taux de chômage au pays, on dénombre 17 000 postes à combler dans la capitale nationale. Dans Chaudière-appalaches, on estime que d’ici cinq ans, 40 000 postes seront à combler.

Les processus d’embauche doivent être simplifiés, et les mesures d’intégratio­n bonifiées, clament les élus. L’idée de la CAQ d’abaisser le seuil d’immigratio­n ne fera rien pour eux. Il faut plutôt des solutions et des outils concrets qui collent à la réalité, comme l’exprimait hier à Montréal la mairesse Valérie Plante.

DÉBAT STÉRILE

À propos des problèmes de mobilité dont découle la congestion routière, autre enjeu crucial dans la région, les débats et les discussion­s sérieuses ont malheureus­ement été occultés par le troisième lien.

Certes, le projet de transport structuran­t tramway-trambus est déjà sur les rails. Les libéraux promettent d’améliorer le tracé vers le nord. Mais commençons donc par réaliser la première étape d’ici 2025, quitte à bonifier ensuite.

On a aussi effleuré des projets tels que le prolongeme­nt de l’autoroute 40 vers l’ouest, qui est loin de faire consensus, et de l’autoroute laurentien­ne. On attend toujours les solutions applicable­s à plus court terme, qui sont moins tape-à-l’oeil, mais certaineme­nt plus réalistes, sinon plus efficaces.

Pour en revenir au troisième lien, projet hautement hypothétiq­ue élevé en dogme par les caquistes et récupéré par les libéraux, celui-ci n’a tellement aucun fondement qu’il serait des plus étonnant qu’il se réalise un jour.

On ne le répétera jamais assez : aucun expert n’y voit une solution à la congestion, et on ne sait même pas encore quelle forme prendra ce lien, où il sera aménagé, quels en seront les impacts environnem­entaux ni combien il pourrait coûter.

C’est bien simple, même la CAQ, qui en fait la pierre angulaire de ses engagement­s dans la région, n’a pas osé le placer dans son cadre financier tant il persiste un grand nombre de questions sans réponses.

CANDIDATS ABSENTS

Quant aux candidats régionaux, plusieurs sont effacés, sauf pour quelques visages plus connus ou qui participen­t à des débats.

On voit à peu près toujours les mêmes et pas toujours pour les bonnes raisons. Apparemmen­t, la CAQ a décidé de cacher Jonatan Julien, peut-être pour lui éviter de devoir répondre de ses contradict­ions dans le dossier du troisième lien. À trop tenir les électeurs pour acquis, toutefois, on peut se faire jouer de mauvais tours. L’histoire politique est parsemée de ce type d’exemple.

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GAGNON kkarine. Agagnorn@ queibencor­meedia. com Chroniqueu­se municipale
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PHOTO D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC Jonatan Julien, au moment de sa nomination comme candidat dans Charlesbou­rg pour la CAQ, le 22 août. On le voit avec le chef François Legault.

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