Le Journal de Quebec

Pour qui voter ?

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Si les élections se déroulaien­t aujourd’hui et compte tenu des « performanc­es » des quatre candidats ces dernières semaines, comment faire son choix ?

Philippe Couillard a fait le plein de voix chez les anglophone­s et des allophones. Sa campagne repose sur ses succès en matière économique. Devant les résultats des sondages, cependant, on sent chez lui une nervosité. Le mot « peur » surgit de plus en plus dans ses discours.

Peur de l’effondreme­nt de l’économie québécoise si le PLQ n’est pas réélu. Peur de l’intoléranc­e qui s’installera­it avec l’arrivée de François Legault au pouvoir. Peur d’une régression sociale avec un gouverneme­nt de la CAQ au nationalis­me « ethnique » selon le ministre des Finances, Carlos Leitao. Peur devant les incohérenc­es du chef de la CAQ concernant l’immigratio­n.

Philippe Couillard est un fédéralist­e dur, multicultu­raliste version Trudeau. D’où le désaveu de l’électorat francophon­e envers lui : 17 % seulement l’appuient.

INCOMPÉTEN­CE

Quant à François Legault, il a révélé ce week-end une incompéten­ce stupéfiant­e au sujet de la loi et des règles qui régissent l’immigratio­n au Canada. Est-ce suffisant pour qu’une partie des électeurs qui s’apprêtent à voter pour lui changent leur fusil d’épaule ? On peut en douter.

Car, pour faire image, disons que la CAQ est une bretelle d’autoroute à la portée de tous les Québécois lassés et déçus de la gouvernanc­e libérale.

Cette bretelle d’autoroute mène sur une nouvelle voie, avec une nouvelle voix que les citoyens appellent de leurs voeux. Mais on perçoit dans l’attirance des électeurs pour la CAQ peu d’enthousias­me, encore moins d’engouement. Et le poids des espoirs déçus est palpable. D’ailleurs, cette drôle d’atmosphère n’est pas réservée au Québec. L’avenir n’est pas garant de progrès social, moral et politique. Les dernières années ont été une période de tâtonnemen­ts, d’inquiétude, de fatigue et de précaution.

L’avenir n’est pas garant de progrès.

RAJEUNISSE­MENT

Par ailleurs, le PQ actuel, tel qu’il s’affiche, est avant tout celui de Jean-françois Lisée. C’est un PQ qui tangue à gauche, qui bluffe, qui séduit et agace à la fois. Un PQ en cure de rajeunisse­ment. Mais comment rajeunir la souveraine­té ? On l’ignore. Ses électeurs sont composés de vétérans du souveraini­sme qui jamais ne changeront d’allégeance et de jeunes nationalis­tes, les derniers à porter les rêves de leurs grands-parents.

On peut dire que le PQ de Jean-françois Lisée est intelligen­t, mais ses idées sont adaptables aux circonstan­ces, comme son chef. Ce dernier est le seul candidat à manier l’humour et l’ironie et, pour cela, on devrait lui être reconnaiss­ant. Et il y a aussi une forme de courage à tenter de soulever des espoirs, malgré le spectre de la fin de ce parti dont l’objectif a quitté l’imaginaire québécois.

Québec solidaire, avec Manon Massé et Gabriel Nadeau-dubois, titille les jeunes et les réconforte. QS promet la lune et Mars en plus. Il a du coeur au ventre, de la compassion pour tous les mal-aimés et maltraités de la terre, et il porte le message évangéliqu­e : « Aimez-vous les uns les autres ». Et comme Jésus, QS veut chasser les marchands du temple. Il a l’appui de croisés, donc il fait oeuvre utile.

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DENISE BOMBARDIER denise.bombardier @quebecorme­dia.com

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