Le Journal de Quebec

Chapeau à Mike Shildt !

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Je ne peux affirmer avec certitude que les Cardinals de St. Louis réussiront à se tailler une place en séries, mais je confirme qu’ils représente­nt l’une des plus belles histoires du baseball majeur cette saison.

Les attentes étaient très élevées lorsque les Cards ont quitté Montréal à la suite des deux matchs préparatoi­res face aux Blue Jays de Toronto en mars dernier. Les Cards avaient terminé leur camp d’entraîneme­nt et ils croyaient en leurs chances de rivaliser avec les Cubs de Chicago dans la division Centrale de la Nationale ou d’être une des équipes repêchées.

Le début de saison des Cards a été chancelant et le groupe a tardé à accumuler les victoires. Ce rendement déficient a obligé la direction à apporter des changement­s et une des décisions a été de congédier le gérant Mike Matheny.

Matheny avait été à la barre du club depuis 2012. C’est à la pause du match des étoiles qu’il a été remercié et on a nommé un certain Mike Shildt comme gérant par intérim. La fiche des Cards était alors de 47-46.

Peu de gens à l’extérieur de l’organisati­on des Cards connaissai­ent Shildt. Comme plusieurs gérants, il n’est pas un ancien joueur des ligues majeures. J’ajouterais même qu’il n’a jamais joué au baseball profession­nel. Mais Shildt a une très bonne connaissan­ce de l’être humain et il sait combien il est difficile pour un joueur de baseball de performer tous les jours.

BLOC-NOTES

L’arrivée de Shildt au poste de gérant a transformé l’équipe. Depuis son entrée en poste, les Cards ont une fiche de 35-22, la meilleure de la Nationale durant cette période. Ils ont égalé un record de franchise en remportant 22 matchs en août. Le secret du gérant ? Son bloc-notes jaune…

Shildt a réussi à vendre à son équipe l’importance d’une rencontre quotidienn­e pour parler de ce qui va, de ce qui ne va pas et de ce qu’on doit faire pour gagner le prochain match.

Les rencontres ont toujours existé dans le baseball majeur, mais pas au quotidien. Normalemen­t, au début d’une série face à un club, les lanceurs tiennent une rencontre avec l’entraîneur des lanceurs pour parler des frappeurs adverses et leurs tendances ainsi qu’un peu de stratégie pour retirer ceux-ci. Les frappeurs tiennent une rencontre similaire pour discuter des lanceurs adverses avec l’entraîneur des frappeurs.

C’est normalemen­t très court et seulement avant le premier match d’une série.

« THÉRAPIE DE GROUPE »

Mais l’idée qu’un gérant rencontre ses joueurs tous les jours m’épate. Je trouve que c’est une idée géniale. Ce qui m’impression­ne le plus est que Shildt ait réussi à vendre le concept à ses vétérans. Le joueur étoile Matt Carpenter appelle cette rencontre de la « thérapie de groupe », mais le vrai nom donné par Shildt est : « ball talk ». Les joueurs se réunissent dans un local et tiennent un « brainstor

ming ». Ils discutent de ce qui a fonctionné la veille, de ce qui aurait pu être mieux et de ce qu’ils doivent faire pour avoir du succès dans le match suivant. Les rencontres durent une dizaine de minutes ou plus si nécessaire. Le gérant Shildt est là avec son bloc-notes jaune, mais les joueurs mènent ces réunions.

C’est une nouvelle façon de faire les affaires et ça semble fonctionne­r pour les Cards. Ça et un peu de salsa maison du jardin de Matt Carpenter. Depuis que Carpenter fournit l’équipe en « salsa magique », tout le monde en mange et tout le monde frappe. Regardez le geste que font les frappeurs des Cards après un coup sûr, ils dévorent de cette délicieuse salsa maison. Reste à voir si cette recette les mènera aux séries.

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PHOTO D’ARCHIVES Mike Shildt a une très bonne connaissan­ce de l’être humain et il sait combien il est difficile pour un joueur de baseball de performer tous les jours.

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