Le Journal de Quebec

Médecin poursuivie pour le décès d’un bébé

La fillette est morte lors de l’accoucheme­nt

- STÉPHANIE GENDRON

SAINT-PASCAL | Une médecin et l’hôpital de La Pocatière sont poursuivis pour 305 000 $ par un couple dont le bébé est décédé durant un accoucheme­nt difficile, qui a nécessité une période de poussées de plus de quatre heures.

Catherine Albert et Philippe Lavoie de Saint-pascal, dans le Bas-saint-laurent, devaient accueillir leur premier enfant en octobre 2017. La grossesse s’était bien déroulée. La petite Mahée Lavoie était à terme, mais l’accoucheme­nt s’est transformé en véritable cauchemar.

Les parents sont convaincus que leur fille serait vivante si la docteure Léa Goulet-mccarthy avait demandé une césarienne.

« DONNER UNE VOIX À NOTRE FILLE »

Ils ont demandé au cabinet Ménard, Martin, Avocats d’entreprend­re pour eux des procédures contre elle et l’hôpital, responsabl­e des infirmière­s et préposés. Ils estiment qu’une césarienne aurait dû être pratiquée et aurait permis de sauver l’enfant.

« Le but de notre démarche est de donner une voix à notre fille, la défendre, lui rendre justice d’une certaine façon. Je lui ai promis que je ferai tout ce que je pourrai pour elle, et c’est ce que nous tentons de faire du mieux que nous pouvons », a dit Catherine Albert.

Depuis l’événement, Mme Albert n’a pas recommencé à travailler comme enseignant­e et a fait des crises d’anxiété. M. Lavoie, un technicien en arpentage, a aussi dû prendre des médicament­s pour passer à travers le deuil, qui n’est pas terminé.

ELLE NE RESPIRAIT PLUS

La nuit du 10 octobre, Mme Albert a commencé à ressentir des contractio­ns. À 6 h 45, le couple s’est présenté à l’hôpital de La Pocatière. Tout se passait normalemen­t.

Selon la poursuite déposée au palais de justice de Rivière-du-loup lundi, la femme a été vue par son médecin, la docteure Léa Goulet-mccarthy, à 14 h 25.

Catherine Albert a reçu une péridurale à l’heure du souper et, vers 19 h 15, la médecin lui a administré du Syntocinon, un médicament qui aide le travail.

La poursuite fait état d’une douzaine de décélérati­ons du coeur du bébé entre 20 h 15 et 2 h 15.

Du Syntocinon a été administré à la mère plusieurs fois, à des doses de plus en plus élevées, note-t-on également.

L’accoucheme­nt n’est survenu qu’à 3 h 14. La petite était flasque, avait une coloration bleutée et ne respirait pas.

L’autopsie du bébé, qui pesait plus de 8 livres, a révélé qu’elle était décédée par manque d’oxygène.

« Jamais le mot césarienne n’a été évoqué par la médecin », déplorent Catherine Albert et Philippe Lavoie.

 ?? PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, STÉPHANIE GENDRON ?? Philippe Lavoie et Catherine Albert, ici à leur résidence de Saint-pascal, intentent une poursuite contre l’hôpital de La Pocatière et la docteure qui a procédé à l’accoucheme­nt durant lequel leur bébé est décédé.
PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, STÉPHANIE GENDRON Philippe Lavoie et Catherine Albert, ici à leur résidence de Saint-pascal, intentent une poursuite contre l’hôpital de La Pocatière et la docteure qui a procédé à l’accoucheme­nt durant lequel leur bébé est décédé.

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