Le Journal de Quebec

Sherbrooke – QS dans la bataille

- RÉMI NADEAU remi.nadeau @quebecorme­dia.com @RNADEAUJDE­Q

La lutte sera serrée dans la circonscri­ption de Sherbrooke. Et après une virée sur place samedi dernier, il ne fait pas de doute que les appuis à Québec solidaire ne sont plus à négliger...

Il faisait beau et chaud, mais les électeurs rencontrés en arpentant les rues King et Wellington ont accepté de livrer le fond de leur pensée à l’approche de l’élection.

Près de la moitié des gens avec qui j’ai discuté ont regardé le premier débat, ce qui n’est pas mal. Pour la plupart, le visionneme­nt du combat oratoire n’a pas changé leur perception. Et, presque tous vont voter pour un parti par dépit, pas par conviction. À l’exception de ceux qui se rangent cette fois derrière les solidaires de Manon Massé.

« Après le débat, ça m’a convaincu, je vais voter pour QS. Leurs valeurs me rejoignent, même si je ne suis pas séparatist­e. Ça prend un vrai changement, pas juste cosmétique. Ils vont pas former le gouverneme­nt, je sais bien, mais ça fera une meilleure opposition », résume un homme de 47 ans.

POPULAIRE CHEZ LES JEUNES

Plusieurs jeunes abordés expriment aussi leur préférence pour QS, dont une étudiante de 18 ans, qui prend son premier vote très au sérieux.

« Je suis allée au débat des candidats locaux au cégep et j’ai regardé le débat jeudi. Je veux voter pour Québec solidaire, mais je suis déçue, si au moins il y avait une proportion­nelle, mon vote compterait plus. Moi, j’encourage pas la CAQ, je trouve qu’ils incarnent pas du tout le changement », explique-t-elle, assise dans les marches d’un commerce, aux côtés de son chum, épaté de son éloquence.

En 2014, QS n’a récolté que 12 % d’appuis dans Sherbrooke, mais ils sont convaincus d’être « dans la course » cette fois-ci.

Malgré une bonne campagne de Jean-françois Lisée, presque personne ne me parle du Parti québécois. Seul un homme de près de 80 ans, un peu dur de la feuille, tonne dans mes oreilles quand je m’approche de lui avec mon calepin de notes.

« Je vais voter PQ par principe, pour que l’idée d’indépendan­ce reste vivante. Même si Lisée ne m’emballe pas plus que les autres. » La présence du ministre de la Famille et candidat libéral Luc Fortin, dans le comté, ne semble pas un facteur. Quand je l’évoque, on me répond dans un haussement d’épaules : « Connais pas. »

PAR DÉFAUT

Un sympathiqu­e jeune couple de 28 ans, à l’allure très complice, se montre pourtant aux antipodes l’un de l’autre. « Je ne voterai pas PQ et QS à cause des rengaines séparatist­es. Je ne suis pas pour Legault et sa réduction des seuils d’immigratio­n. Je vais peutêtre voter PLQ par dépit », me raconte le jeune homme. Sa blonde n’est pas d’accord. « Moi, j’ai toujours été libérale, mais tout le système de santé, ç’a été mal géré. Je tripe pas tant sur la CAQ, mais je suis pas de gauche, alors. »

Les deux, comme plusieurs autres, sentent une « écoeuranti­te ». Preuve de l’intense lutte que se mènent les organisati­ons locales, certains se font « harceler au téléphone ».

Un jeune d’une trentaine d’années, ex-péquiste, confie aussi que « ce n’est pas excitant de voter pour eux [la CAQ], mais là je veux déloger le PLQ. »

Parmi ceux qui voteront libéral, un couple dans le début de la soixantain­e était tenté par la CAQ, mais s’est ravisé après le débat.

« Bien, nous avons deux filles médecins spécialist­es, dit l’homme dans un moment d’hésitation. On trouve que Legault fesse sur ce clou-là pas mal là, le salaire des médecins. »

Tout s’explique !

 ??  ??
 ??  ?? La circonscri­ption de Sherbrooke, du ministre de la Famille, Luc Fortin, est le théâtre d’une lutte à quatre.
La circonscri­ption de Sherbrooke, du ministre de la Famille, Luc Fortin, est le théâtre d’une lutte à quatre.

Newspapers in French

Newspapers from Canada