Moscou « a voulu l’assassiner »
Un Pussy Riot canado-russe aurait été empoisonné
BERLIN | (AFP) Hors de danger, mais toujours en soins intensifs, le militant du groupe contestataire russe Pussy Riot, Piotr Verzilov, a « très vraisemblablement » été empoisonné, estiment ses médecins allemands, renforçant les proches dans leur dénonciation d’une « probable tentative d’assassinat ».
Les expertises médicales réalisées à Berlin et à Moscou suggèrent « très vraisemblablement un cas d’empoisonnement », a déclaré le Dr Kai-uwe Eckardt, un médecin du grand hôpital de la Charité à Berlin, au cours d’une conférence de presse.
La substance incriminée reste inconnue et l’hôpital a refusé de se perdre en conjectures sur les circonstances de l’intoxication. « Nous ne pouvons bien évidemment rien dire sur la façon dont la substance est entrée dans son corps, ce n’est pas notre travail », a dit le directeur de l’établissement, Karl Max Einhäupl.
Mais pour l’épouse de Piotr Verzilov, une célèbre militante de Pussy Riot dont il est désormais séparé, quelqu’un en Rus- sie, peut-être une « agence des forces de sécurité », a voulu l’assassiner.
« C’était probablement une tentative d’assassinat ou au moins d’intimidation [...] on a des soupçons, mais on ne peut pas en parler sans l’accord » de Piotr Verzilov, a dit Nadejda Tolokonnikova, qui avait été détenue près de deux ans pour une « prière punk » en 2012 contre Vladimir Poutine.
« DANS SON CERVEAU »
Le jeune homme, qui a également la nationalité canadienne, reste en soins intensifs, mais peut s’exprimer et son état « s’améliore de jour en jour », a souligné le docteur Einhäupl.
Mme Tolokonnikova assure néanmoins que M. Verzilov « n’arrive pas à dire où il est ». « Le poison est toujours dans son cerveau, il n’arrive pas à concentrer son attention pendant plus de 10 secondes », a-t-elle expliqué au cours d’une conférence de presse.
M. Verzilov a fait les gros titres le 15 juillet en envahissant avec sa petite amie Veronika Nikoulchina notamment, la pelouse pendant la finale de la Coupe du monde de soccer en Russie. Ils ont été condamnés à 15 jours de prison.