5 choses à savoir sur Jeremy Dutcher
Le musicien a remporté le prestigieux prix Polaris 2018
Lundi, à Toronto, Jeremy Dutcher a remporté le convoité prix Polaris 2018, remis au meilleur album canadien de l’année, toutes catégories confondues. Voici cinq choses à savoir sur cet artiste de 27 ans qui chante en wolastoq, une langue employée par moins de 100 personnes aujourd’hui.
1- TRAVAIL DE RECHERCHE
Jeremy Dutcher a grandi à la Première Nation de Tobique, l’une des six réserves Wolastoqiyik au Nouveau-brunswick. Là-bas, il a appris à parler le wolastoq, une langue sur le point de disparaître.
Alors qu’il étudiait la musique à l’université Dalhousie, à Halifax, il y a cinq ans, Dutcher s’est fait conseiller par une aînée de sa communauté d’aller visiter le Musée canadien de l’histoire, à Gatineau, pour en savoir plus sur ses ancêtres. Sur place, il a passé deux semaines à transcrire des chansons qui avaient été enregistrées plus de 100 ans plus tôt.
2- ACTE DE PRÉSERVATION
Dans l’espoir de préserver ses racines, le chanteur d’opéra a décidé que son premier album comprendrait des chansons traditionnelles interprétées en wolastoq, avec des arrangements au piano. Il n’a jamais songé à les traduire en anglais pour rejoindre un plus large public. « C’est une façon d’honorer ceux qui sont passés par là avant et de laisser des traces pour ceux qui passeront après », a-t-il dit.
3- RÉSULTAT ENVOÛTANT
À sa sortie, en avril dernier, l’album Wolastoqiyik Lintuwakonawa a rapidement été encensé par la critique. Plusieurs ont souligné l’originalité du projet et le résultat émouvant, qui comprend de superbes mélodies vocales.
Le site exclaim.ca lui a notamment attribué la cote de quatre étoiles et demie, disant que le disque brisait parfois le coeur avec ses morceaux « hantants ».
4- SÉRIEUSE COMPÉTITION
Même s’il était l’un des favoris pour l’emporter à la finale du prix Polaris 2018, Jeremy Dut- cher faisait face à une sérieuse concurrence.
Parmi les neuf autres finalistes, on retrouvait le chouchou ontarien Daniel Caesar, le groupe du Nouveau-brunswick Partner ainsi que les Québécois Jean-michel Blais, Hubert Lenoir et Pierre Kwenders. Jeremy Dutcher est allé chercher son prix des mains de Lido Pimienta, récipiendaire du Polaris 2017.
Parmi les autres gagnants ces dernières années, on compte Kaytranada, Tanya Tagaq, Feist, Arcade Fire et Karkwa.
5- INSPIRER LA JEUNESSE
En acceptant son prix, Dutcher a dit qu’il espérait que cela marquerait une étape dans le « continuum de l’excellence autochtone » et que ses chansons en wolastoq pourraient faire réfléchir les jeunes autochtones à propos de l’importance du langage.
« La musique est en train de changer ce pays, a-t-il ajouté. Et ce que vous voyez sur cette scène ce soir, c’est le futur. C’est ce qui s’en vient. » Avec son prix, le musicien s’est aussi vu remettre une bourse de 50 000 $.