Le Journal de Quebec

Le fiasco Josh Gordon

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Au fil des ans, les Browns ont eu le don de laisser filer des joueurs ne répondant pas aux attentes, mais qui ont connu ailleurs leur éclosion. Difficile, cependant, de les accuser d’avoir manqué de patience dans le nébuleux dossier de Josh Gordon.

C’est connu, les habiletés monstres du receveur de 27 ans n’ont d’égal que la puissance de ses démons personnels. Après une saison 2013 lors de laquelle il a pulvérisé ses pairs à travers la ligue avec des gains de 1646 verges, les problèmes de consommati­on se sont multipliés. De suspension en suspension, un formidable talent a été grugé.

Si bien que lundi, les Browns ont décidé de tirer la plogue sur le receveur qui n’a joué que 11 matchs depuis 2014, en l’échangeant aux Patriots contre une bouchée de pain, soit un choix de cinquième ronde. Pire encore, si Gordon ne joue pas 10 matchs, les Patriots récupérero­nt un choix de septième tour.

Il n’y a pas une organisati­on plus stricte que celle menée par le tyrannique Bill Belichick pour tenter une ultime tentative d’encadremen­t. Et si par malheur Gordon replonge dans les abus plutôt que dans son nouveau livre de jeux, les Patriots n’auront pas saigné.

Le potentiel coup de circuit demeure toujours présent avec Gordon, si bien sûr l’idée de maximiser son talent rare l’emporte sur les substances qui l’amenuisent. Le receveur devra aussi démontrer une compréhens­ion totale du système offensif complexe des Patriots. Plusieurs receveurs par le passé en Nouvelle-angleterre n’ont jamais maîtrisé suffisamme­nt les subtilités nécessaire­s pour être au diapason avec le chef d’orchestre, Tom Brady.

PAS LA FAUTE DES BROWNS

Si Gordon parvient enfin à remettre sa carrière sur les rails du succès de manière définitive, plusieurs se feront un malin plaisir de se payer la tête des Browns. Or, que pouvaient-ils vraiment faire de plus à ce stade avancé d’une relation où eux seuls s’investissa­ient ?

On raconte que l’organisati­on a même travaillé de concert avec des proches de Gordon qui exerçaient une influence positive dans sa vie. À bout de ressources, ils ont été infiniment plus patients que bien des équipes ne l’auraient été, eux qui ont depuis trop longtemps le besoin désespéré de dénicher des joueurs électrisan­ts.

Mais voilà, Gordon n’y est plus et qui sait si l’air de Cleveland ne sera pas purifié, loin du nuage toxique qui semblait l’accompagne­r. Peut-être que les joueurs saisiront enfin qu’il faut être responsabl­e de ses actes.

Face aux Jets demain soir, l’offensive fera juste le nécessaire et l’étonnante défensive permettra aux Browns de célébrer un premier gain depuis le 24 décembre 2016. Peut-être…

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Josh Gordon n’a joué que 11 matchs avec les Browns depuis 2014.

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