Le Journal de Quebec

Un cafouillag­e à la centrale 9-1-1 a provoqué un « désastre »

Des erreurs commises par trois salariées ont nui aux délais d’interventi­on

- JEAN-FRANÇOIS RACINE Le Journal de Québec

Un arbitre vient de reconnaîtr­e une série d’erreurs de la part de trois salariées du Centre d’appel d’urgence des régions de l’est du Québec, ce qui a provoqué un « désastre » lors d’une interventi­on pour un incendie survenu en 2016 près de Rimouski.

Le 7 mai 2016, un feu de tracteur s’était propagé au bâtiment sur une ferme en milieu rural. Dans les faits, les pompiers du Bic, municipali­té fusionnée, ont été appelés les derniers pour un incendie sur leur territoire.

À la suite de cet incendie, le maire de l’époque, Éric Forest, était intervenu publiqueme­nt pour rassurer la population.

« Mon gars avait appelé deux fois. Ç’a pris quasiment une heure avant qu’ils arrivent », se souvient Donald D’astous, qui regardait ses biens partir en fumée.

Les autorités municipale­s de Rimouski avaient affirmé que l’interventi­on du service de sécurité incendie était parfaiteme­nt conforme aux exigences du schéma de couverture de risques.

Les trois travailleu­ses du Centre d’appel d’urgence des régions de l’est du Québec (CAUREQ) ont ensuite été suspendues pour une série de manquement­s qui, selon l’employeur, ont aggravé la situation du 7 mai 2016.

Personne n’a toutefois été blessé lors du sinistre.

PAS LES POMPIERS

Les travailleu­ses ont contesté cette mesure disciplina­ire. Après avoir entendu les parties patronale et syndicale, l’arbitre blâme les travailleu­ses.

« La preuve démontre de plus que ce sont ces erreurs qui ont provoqué le désastre et non le travail des pompiers ou d’autres circonstan­ces », peut-on lire.

La preuve démontre également l’absence de problème relié au système informatiq­ue, estime l’arbitre.

Ces erreurs touchent entre autres les groupes d’affectatio­n, une absence de validation et une coordinati­on déficiente de l’interventi­on, ce qui a créé des délais supplément­aires.

Selon l’arbitre, l’employeur était donc justifié d’intervenir avec une sanction disciplina­ire d’une journée sans solde.

En tant que sinistré, Donald D’astous n’a jamais eu de retour sur cet incident. « On nous a dit qu’on n’avait pas raison, mais après, ils ont changé leurs procédures. On sait que c’est ridicule d’appeler les pompiers à 20 ou 30 kilomètres quand il y en a plus proche. Je suis content de savoir qu’il y a eu une erreur », affirme le propriétai­re.

Le maire de Rimouski, Marc Parent, n’a pas voulu commenter les procédures internes du CAUREQ, répétant que les délais d’interventi­on des pompiers ont été très rapides. Le centre d’appels 9-1-1 ne relève toutefois pas de la Ville de Rimouski.

AUTRE INCENDIE LE LENDEMAIN

Le lendemain, environ 150 moutons ont également péri dans l’incendie d’une bergerie sur le même rang. Le propriétai­re avait aussi remis en question le délai d’interventi­on.

« Quand les trucks sont arrivés, tout était à terre. Ça ne donnait rien. Ce n’est pas normal que le truck du Bic arrive en dernier », a mentionné Patrick Chabot.

Aucune poursuite n’a été déposée à ce jour. — Avec la collaborat­ion de Stéphanie Gendron

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PHOTO COURTOISIE, STÉPHANIE GOSSELIN Un feu de tracteur s’était propagé au bâtiment sur une ferme située sur le chemin du 3e-rang-du-bic, près de Rimouski, le 7 mai 2016.

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