Le Journal de Quebec

Syndrome de 1760

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Encore aujourd’hui, 258 ans plus tard, les francophon­es du Québec souffrent toujours du syndrome de 1760. En effet, depuis la Conquête, ils ont toujours ce complexe du vaincu face au vainqueur : il ne faut pas déplaire aux anglophone­s sinon l’anathème jaillira sur la société francophon­e du Québec. L’intoléranc­e sera le jugement qui les attend.

La soumission est de rigueur même après deux siècles et demi. Pourtant, ils devraient avoir compris depuis ce temps qu’ils ne sont pas tenus à ce genre de dépendance. Le français est la langue officielle du Québec, pas l’anglais. La peur du jugement par la communauté anglophone est la raison principale pour les chefs des partis politiques, tous des francophon­es pure laine, d’accepter ce genre de débats en sachant très bien que certains ne seront pas à l’aise.

Si la motivation est d’entretenir des relations de bon voisinage avec les anglophone­s, alors il faudrait qu’on m’explique pourquoi dans les autres provinces on ne retrouve pas ce genre d’exercice. Au Canada, deux poids deux mesures ?

Même le Nouveau-brunswick, province officielle­ment bilingue, a dû décliner l’offre sous prétexte que le chef conservate­ur est un unilingue anglophone. Et Manon Massé, elle ? Mme Massé a quand même fait l’effort, pourquoi pas lui ? Ça donne une bonne idée de la considérat­ion qu’a le Canada anglophone envers les francophon­es. Au juste, de qui rit-on au Québec ? Je suis certain aujourd’hui qu’il y a des anglophone­s québécois qui éprouvent un malaise relativeme­nt à cette situation.

Pierre Carignan

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