La lutte pour le climat passe par un prix sur le carbone
AFP | La lutte contre le changement climatique passe nécessairement par une tarification des gaz à effet de serre émis, et donc du carbone, a plaidé hier la directrice générale de la Banque mondiale en marge d’une réunion du G7 sur l’environnement.
« Nous pensons très fermement que nous pouvons envoyer un signal économique en lançant un prix fictif sur le carbone », a déclaré Kristalina Georgieva depuis Halifax, où se tient jusqu’à demain une rencontre du G7 consacrée à l’environnement, aux océans et à l’énergie.
URGENCE
Cette méthode de prix fictif sur le carbone permet de mesurer le coût social des dossiers soumis à la Banque mondiale, en prenant en compte « les émissions de gaz à effet de serre dans l’évaluation et la priorisation des projets » privés et publics qu’elle finance, afin de pénaliser les plus polluants.
« Nous sommes la dernière génération qui puisse faire quelque chose pour combattre les changements climatiques, mais nous sommes aussi la première qui doive vivre avec ses conséquences », a observé la directrice générale.
« Il y a un consensus parmi les scientifiques et les économistes pour dire qu’un prix sur le carbone est la meilleure manière de montrer aux économies qu’il faille changer de comportement », a relevé Mme Georgieva, ex-commissaire européenne.
TAXES
Selon l’institute for Climate Economics, que soutient la Caisse des dépôts française, 46 pays et 26 États subnationaux avaient établi au 1er avril 2018 une politique de tarification carbone. Ces politiques ont généré 26 milliards d’euros (39,2 G$) de revenus l’an dernier. Mais cela est loin d’être suffisant selon L’OCDE.
L’appel de Mme Georgieva intervient une semaine après l’avertissement lancé par le chef de L’ONU, Antonio Guterres : le monde a deux ans pour agir contre le changement climatique et éviter des « conséquences désastreuses ».