Le Québec a-t-il connu son plus bel été ?
Chaleur de jour et de nuit, ensoleillement, beaux week-ends, les températures étaient parfois désertiques
LE JOURNAL | À la veille de l’équinoxe d’automne, la question se pose : le Québec vient-il de connaître un de ses plus beaux étés des dernières décennies ? Oui, il a fait beau, et souvent de week-end, mais il a fait aussi très humide durant un nombre record de canicules.
La notion d’été splendide n’est pas la même pour tous, mais si c’est une question de chaleur et d’ensoleillement, on se souviendra longtemps de l’été 2018.
Le Québec a connu plusieurs records de chaleur avec des températures qui n’ont jamais été ressenties depuis plus de 60 ans, régulièrement entre 2 et 3 °C plus élevés que la normale, selon les régions.
D’après les données de l’université Mcgill qui remontent à 1871, l’été 2018 a été le plus chaud et humide depuis 147 ans à Montréal.
« Je suis météorologue depuis 40 ans, c’est l’été le plus torride dont j’ai été témoin. Je n’ai jamais vu ça un été comme ça à Montréal », assure le météorologue Gilles Brien.
PARTOUT AU QUÉBEC
« C’est la première fois que l’on a un été avec plus de 37 jours où l’humidex a atteint ou dépassé la valeur de température ressentie de 35, ajoute-t-il. Normalement, on compte trois jours en été avec un humidex de 40. Cet été, nous en avons eu 8. Même à Québec, une région habituellement épargnée par les canicules, la chaleur a frappé fort. Le 2 juillet, il a fait 33 °C à Québec. Du jamais-vu. »
Toujours à Québec, l’humidex a atteint 45 °C le 2 juillet. La température moyenne incluant le jour et la nuit était aussi de 20,8 °C en juillet. La température maximale a aussi atteint une moyenne de 27,2 °C avec huit journées de 30 °C ou plus.
Non seulement la chaleur était au rendez-vous, mais le temps d’ensoleillement a augmenté à cause des faibles quantités de précipitations.
À l’est de Québec, jusqu’à la Gaspésie, la moyenne des pluies a été entre 50 % et 75 % plus faible qu’à l’habitude. Dans le reste de la province, on a reçu 20 % moins de pluie qu’à la normale.
Le Saguenay-lac-saint-jean a connu l’été le plus chaud jamais enregistré dans la région. Lors de la journée la plus chaude à Saguenay, le mercure affichait 36,9 °C et l’humidex gravitait à 42.
COMME LE DÉSERT
Gatineau a connu les températures dignes du désert. Le 1er juillet, en pleine canicule, l’humidex était de 48 dans la région. « C’est une température comme on voit dans la vallée de la Mort, en Californie », illustre Gilles Brien.
D’ailleurs, jusqu’à maintenant, 90 personnes sont décédées en raison de la canicule cette année, principalement dans la région de Montréal.
M. Brien rappelle toutefois que ce nombre pourrait gonfler lorsque toutes les données des hôpitaux de la province seront publiées, cet automne.
VENTES RECORDS DE PISCINES
Les météorologues ont leurs statistiques, mais les vendeurs de piscines ont les leurs aussi. Et selon eux, l’été 2018 passera à l’histoire.
« Ç’a été une très bonne année », dit Alain Gravel, directeur marketing chez Trévi. Les ventes ont été bonnes autant dans les piscines creusées, hors terre, que dans le meuble de jardin et les spas. Il faisait beau, les gens avaient le goût d’acheter et ils étaient de bonne humeur. »
L’entreprise a affiché des ventes record cette année, dit-il, certainement la meilleure année depuis cinq ans.
« Ç’a été très difficile de répondre à la demande, ajoute Olivier Plante, responsable du département pièces et produits chimiques chez Club Piscine Super Fitness de Pointe-aux-trembles.