Le Journal de Quebec

Manon resplendis­sante, Legault ressuscité

- MARIO DUMONT mario.dumont @quebecorme­dia.com

Quel gâchis que l’entrée en scène de Jean-françois Lisée dans ce Face à Face! Des tentatives pour détourner les sujets, une attaque surnaturel­le sur Manon Massé et un énervement qui l’a mis en porte à faux avec l’animateur.

Dans les minutes suivantes, on a senti qu’il réalisait les dommages. On l’a senti plus tendu pendant une significat­ive portion du débat. Un peu comme si Jean-françois Lisée s’était trouvé tellement bon dans les débats précédents qu’il s’est cru tout permis en ouverture de celui-ci. S’est-il repris par la suite? On n’a pas une deuxième chance de faire une bonne première impression.

Plus tard, monsieur Lisée a réussi l’exploit de bien faire paraître Manon Massé sur le thème de la souveraine­té. L’idée bizarre d’assemblée constituan­te financée par des fonds publics de QS est devenue le centre d’un débat. Comme si Manon Massé était la nouvelle référence pour les souveraini­stes.

Et voici l’autre catastroph­e pour le PQ. Manon Massé a performé au-delà de toutes les attentes. Il n’y a que François Legault qui l’ait un peu déstabilis­é sur les dommages que le programme de Québec solidaire créerait à notre économie. Pour le reste, Manon Massé a eu le bon ton, elle parlait des sujets et a su parler un langage compris du peuple.

Le danger pour le PQ maintenant, c’est de se faire doubler par Québec solidaire dans certaines régions. Jean-françois Lisée devait jeter un doute sur Manon Massé. Au contraire, il a contribué à la mettre sur un piédestal.

COUILLARD ET L’ÉPICERIE

Il semble bien que 75 $, ce n’est pas assez pour nourrir une famille pendant une semaine. Mais c’est assez pour compliquer la campagne électorale de Philippe Couillard. Cette déclaratio­n faite dans le cadre d’une entrevue légère dans une radio musicale touche un sujet simple et provoque des réactions fortes. Il a entrepris le débat avec cette hypothèque.

Les choses allaient trop bien pour les troupes de Philippe Couillard. L’image de François Legault venait d’en prendre pour son rhume, ce qui était la condition première pour une victoire libérale. Le Parti libéral ramène progressiv­ement au bercail les non-francophon­es et les électeurs âgés.

En résumé, pour les libéraux, tout se passait comme ils l’espéraient et une autre victoire se pointait à l’horizon. Rien n’est encore perdu pour eux, mais disons que la route vers le triomphe est devenue plus sinueuse.

Le sujet du coût de l’épicerie hebdomadai­re constitue une vraie bourde pour le chef libéral. Il s’agit d’une affirmatio­n que tout le monde peut juger. Rien de technique, rien de complexe, tout le monde fait son marché.

L’effet provoqué est de dépeindre un premier ministre déconnecté du vécu de la population. L’une des pires choses pour un gouverneme­nt sortant. Certains y voient même un soupçon d’arrogance.

LEGAULT SUR SES PIEDS

François Legault était acculé au pied du mur. Il a sauvé sa campagne. Il a été efficace. Il a passé ses messages. Il a parlé enfin d’économie. Il a bien dosé ses attaques contre le gouverneme­nt libéral et les mentions de son propre programme.

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