Il roulait à 140 km/h dans une zone de 50
Un policier subit son procès pour avoir tué trois aînés
ROBERVAL | Un policier roulait à 140 km/h dans une zone de 50, environ trois secondes avant de frapper une voiture et de tuer trois aînés. Les proches des victimes sont scandalisés par une telle vitesse.
Maxime Gobeil, 33 ans, répondait à un appel concernant de la violence conjugale le 18 juillet 2015. En traversant le village de Dolbeau-mistassini, au Lac-saint-jean, il est entré en collision avec une Kia Rondo. Ceux qui y prenaient place, Georges Martel, 80 ans, Louiselle Laroche, 71 ans et Cécile Lalancette, 89 ans, sont décédés à la suite de l’accident. Ils se rendaient à des funérailles au moment du drame.
Le policier subit présentement son procès pour conduite dange- reuse causant la mort au palais de justice de Roberval.
VITE
L’ingénieur Érick Abraham de l’école Polytechnique de Montréal a analysé le module de coussins gonflables de la voiture Dodge Charger semi-banalisée que conduisait l’agent Maxime Gobeil.
Selon le témoignage de M. Abraham, effectué hier au procès, l’agent Gobeil roulait à 140 km/h, 2,8 secondes avant l’impact qui a coûté la vie aux trois aînés. Il a alors freiné. Une seconde avant l’impact, sa vitesse était de 127 km/h. Au moment de l’accident, la vitesse était de 100 km/h.
« UNE BOMBE »
Les proches des victimes ont vivement réagi à ces constats. « Il roulait comme une bombe. Il faut qu’il y ait des conséquences pour que ça ne se reproduise pas. C’est notre famille qui a été décimée, ce n’est pas un chevreuil. Ça aurait pu être un enfant », ont lancé la fille et la soeur de Louiselle Laroche, qui ont requis l’anonymat.
Selon M. Abraham, le patrouilleur a tenté d’éviter la collision en tournant son volant vers la gauche.
« Il roulait beaucoup trop vite. C’était une zone de 50. Ç’a été foudroyant. C’est très difficile », ont poursuivi les deux proches de Mme Laroche.
S’il est reconnu coupable, Maxime Gobeil est passible d’une peine maximale de 14 ans de prison.
La poursuite fera entendre quelques témoins civils avant de clore sa preuve.