Le Journal de Quebec

Sol Zanetti veut casser les préjugés

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se municipale karine.gagnon@quebecorme­dia.com

Porté par un courant favorable envers Québec solidaire, Sol Zanetti, candidat dans Jean-lesage, se fait un devoir de s’aventurer en terrain miné dès que l’occasion se présente « pour casser les mythes et préjugés ».

Depuis ses débuts, on a reproché à Québec solidaire d’être un parti d’extrême gauche, qui s’apparente à certains égards au communisme, de présenter un programme irréaliste et coûteux qui ferait basculer l’économie du Québec dans le rouge.

On a souvent décrit les solidaires comme des « pelleteux de nuages » et qualifié leurs engagement­s d’utopiques. Lorsqu’on lit le programme du parti, plusieurs éléments font en effet sursauter, comme la nationalis­ation de nombreuses activités économique­s, la réduction de la semaine de travail, ou la gratuité scolaire jusqu’à l’université. C’est bien beau tout ça, mais qui va payer ? peut-on se demander.

Qu’à cela ne tienne, pour M. Zanetti, les railleries ou étiquettes dont certains affublent QS sont soit farfelues soit fausses. Québec solidaire est « le parti le plus démocratiq­ue », qui souhaite remettre le pouvoir entre les mains du peuple, et dont le discours économique est très crédible.

« Tout ce qu’on propose dans notre plan de transition, entre autres, existe dans un pays ou un autre sur la terre, et on a pu en mesurer les conséquenc­es en se basant sur leur expérience », fait-il valoir.

Il donne l’exemple de l’engagement pour que cesse la vente d’automobile­s uniquement à combustion interne en 2030. La Norvège prévoit le faire en 2025, souligne-t-il, et dans d’autres pays on parle de 2030 ou 2035.

« Les gens apprécient qu’on s’intéresse à eux, trouvent ça rafraîchis­sant. »

FAIRE AUTREMENT

Professeur de philosophi­e au Campus Notre-dame-de-foy, fervent indépendan­tiste, M. Zanetti a d’abord été candidat pour Option nationale. Il en est devenu chef lors du départ du fondateur, Jean-martin Aussant, et jusqu’à la fusion avec QS.

Non seulement le candidat de 36 ans connaît le programme sur le bout des doigts, mais, en plus, il s’impose comme un habile communicat­eur, ce que j’ai pu voir lors de son passage au débat organisé par la Chambre de commerce de Québec.

M. Zanetti se fait également un devoir de faire les choses autrement. Ainsi, plutôt que d’aller « serrer des mains » dans les centres pour personnes âgées, il s’y rend pour jaser avec eux, une bonne heure. Il écoute leurs préoccupat­ions et leur explique le programme de QS. Les gens apprécient qu’on s’intéresse à eux, trouvent ça rafraîchis­sant, dit-il.

Il aimerait bien être invité plus souvent au micro des radios de Québec, qu’il n’hésite pas à confronter dans le dossier du troisième lien, notamment. « Les radios privées de Québec ont fait une campagne tellement intensive pour faire croire au monde que le troisième lien, c’était la solution [aux problèmes de congestion], qu’il y a maintenant toute une bulle à dégonfler. Nous, on est sensibles à ce que les gens veulent, c’est juste qu’il faut défaire une campagne de publicité intensive. »

M. Zanetti fait remarquer que « plus les gens sont longtemps dans leur auto, plus ils écoutent leur pub [à la radio], plus ils [les radiodiffu­seurs] peuvent les vendre cher, et plus ils peuvent avoir des salaires de 300 000 à 500 000 $. Alors, c’est dans leur intérêt économique de faire ça. »

Le candidat souhaitera­it plutôt qu’on trouve un moyen de connecter Lévis au système de transport structuran­t. Il s’oppose au dézonage des terres des Soeurs de la Charité et au projet d’agrandisse­ment du Port de Québec « sans acceptabil­ité sociale ».

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Sol Zanetti
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