Les Forces armées rouvriront 23 dossiers d’agressions sexuelles
OTTAWA | Les Forces armées canadiennes rouvriront 23 dossiers d’agressions sexuelles d’abord jugées « non fondées » par la police militaire, ont-elles annoncé hier.
Cette décision a été prise après un examen interne de tous les dossiers d’agressions sexuelles classés sans fondement par la police militaire des Forces armées canadiennes (FAC) de 2010 à 2016.
Parmi les 179 cas analysés, 113 ont été jugés bel et bien non fondés, c’est-à-dire que l’enquêteur conclut qu’aucun crime n’a été commis. Par contre, 43 avaient été mal classés par rapport aux véritables conclusions de l’enquête menée à l’époque et 23 devront faire l’objet d’une enquête plus poussée.
ENQUÊTE JOURNALISTIQUE
Les FAC se sont penchées de nouveau sur les dossiers d’agressions sexuelles classés « non fondés » après la publication en 2017 d’une vaste enquête de deux ans menée par le Globe and Mail.
Le quotidien avait recueilli les données de 870 forces policières à travers le pays avant de conclure qu’une plainte d’agres- sion sexuelle sur cinq était écartée parce que jugée sans fondement. Le reportage exposait des failles importantes dans le traitement que font les policiers des plaintes d’agressions sexuelles.
La publication de l’enquête au début de 2017 a eu l’effet d’une bombe au pays. Face à ces statistiques étonnamment élevées, de nombreux corps policiers au pays ont entrepris de vérifier les dossiers qu’ils avaient ainsi catégorisés dans les dernières années, afin de s’assurer que des plaintes ne requéraient pas une enquête plus avancée.
Les FAC font partie de ces forces qui en ont fait autant, s’apercevant que près de 24 % de leurs dossiers avaient été ainsi classifiés.
« J’ai été invité à examiner nos documents afin d’évaluer la situation au sein des dossiers d’enquête de la police militaire et de prendre des mesures correctives si nécessaire. Cet examen a été bénéfique à bien des égards, et nous évaluons continuellement les pratiques exemplaires pour garantir que les communautés au sein du MDN (ministère de la Défense nationale) et des FAC reçoivent des services de police de la plus grande qualité », a fait valoir le lieutenant-colonel Kevin Cadman, commandant du Service national des enquêtes des FAC.