Legault accuse Couillard d’avoir menti
Le chef caquiste François Legault a accusé hier son adversaire libéral Philippe Couillard d’avoir menti quant aux retombées d’un projet éolien pour les entreprises québécoises.
Le projet de contrat entre Hydro-québec et les promoteurs du projet Apuiat, sur la Côte-nord, ne contient aucune obligation d’intégrer du contenu québécois, a révélé hier notre Bureau d’enquête.
BATEAU
Dans un point de presse, M. Legault s’en est pris à M. Couillard, qu’il a accusé d’avoir « mené les Québécois en bateau ».
Selon le chef caquiste, les retombées locales étaient « l’argument numéro un » invoqué par les libéraux pour aller de l’avant avec le projet, qui coûtera environ 1,6 milliard $ à Hydro-québec sur 25 ans.
« Or, c’est faux. Il a menti aux Québécois », a-t-il dit.
M. Couillard a évoqué des contraintes qui limiteraient les exigences de contenu québécois qui peuvent être imposées aux promoteurs d’apuiat, l’entreprise Boralex et à la Nation innue.
« Il faut formuler les règles qui satisfassent les différentes ententes internationales », a-t-il dit hier.
Selon le chef libéral, il est encore temps de préciser les conditions de l’entente conclue le 22 août par Hydro-québec et les promoteurs, où les mots « contrat » et « forme finale » étaient inscrits en page frontispice.
« Quand il y aura un contrat, on confirmera avec Boralex que c’est essentiel que le contenu québécois soit très élevé », a-t-il dit, en évoquant un engagement de l’entreprise pour un seuil de 50 %.
En 2014, dans un contrat de gré à gré avec la communauté autochtone de la Gaspésie, comparable à celui d’apuiat, une clause prévoyait du « contenu régional » et du « contenu québécois » garantis.
ANNULER LE PROJET
Le député caquiste François Bonnardel a rejeté l’argument des accords internationaux, avancé par le chef libéral. « C’est faux. On a demandé ces contenus dans toutes les autres phases des projets qu’on a connus. »
M. Bonnardel a rappelé que son parti, s’il est porté au pouvoir, annulera le projet, car Hydro-québec est déjà aux prises avec des surplus de production. « Il n’est pas signé donc on l’annulerait, c’est seulement une entente de principe », a-t-il dit.
Dans un communiqué, les promoteurs d’apuiat ont dit avoir bon espoir que le contenu québécois du projet « se chiffrera au-delà de 50 % ».
« Même sans obligation de contenu québécois, nous prévoyons qu’il sera d’au moins 50 % », ont-ils indiqué.