Tornade destructrice
Une tornade possiblement de catégorie F2 a ravagé une portion de Gatineau hier
Gatineau avait les allures d’une zone de guerre après le passage d’une tornade possiblement de catégorie F2 en début de soirée hier, forçant l’évacuation de plusieurs centaines de personnes.
« J’ai dit : je ne veux pas mourir. J’ai tenu la poignée de porte. Je ne sais pas comment ça se fait que je n’ai pas levé dedans [la tornade]», raconte Josée Pelletier, 44 ans, tremblant encore de tout son corps (plus de détails en page 15).
Elle dit avoir eu la peur de sa vie. D’autant plus qu’une fois la tornade passée, elle a immédiatement songé à sa fille de 20 ans qui venait tout juste de quitter l’appartement.
Malgré l’étendue des dégâts, la Ville de Gatineau ne rapportait que des blessés légers hier.
« J’étais au volant et j’ai d’abord vu les poubelles revoler, puis des débris frapper la voiture. En voulant me stationner, c’est un toit qui nous a frappé », relate, encore sous le choc, Gloria Chacon-vienna.
Elle circulait sur le boulevard Daniel-johnson avec son fils à bord lorsque la tornade a croisé son chemin.
DÉVASTATION
« L’apocalypse », comme qualifiait des citoyens rencontrés hier, s’est abattue sur plusieurs quartiers de Gatineau vers 16 h 30.
Le secteur Mont-bleu, dans l’ancienne ville de Hull, a été le plus durement frappé.
Toitures et murs arrachés, voitures renversées, arbres déracinés, les dommages sont considérables. De nombreux édifices multilogements ont également été éventrés.
Environnement Canada a rapidement confirmé qu’il s’agissait d’une tornade puisque plusieurs de ses employés étaient déjà dans le secteur touché.
VENTS VIOLENTS
Le corridor de dévastation s’étend de Dunrobin, située à l’ouest d’ottawa, jusqu’à Gatineau. Les vents ont été estimés à 250 km/h à Dunrubin selon le météorologue Gilles Brien. À Gatineau, on parle plus de vents entre 170 et 190 km/h, soit l’équivalent d’une tornade de catégorie EF2.
« La tornade a été très courte, peut-être une ou deux minutes, mais elle était très rapide. Elle a été difficile à observer », mentionne Jean-françois Massicotte, chasseur de tempête pour Québec Vortex.
D’après l’expert, le Québec n’a jamais eu d’épisode plus fort que EF3, mais il y a déjà eu des EF4 et EF5 (de 420 à 510 km/h) en Colombie-britannique.
« Ce n’est pas normal des tornades en septembre. Habituellement c’est au mois d’août, quand il fait très chaud. C’est la preuve que le climat est en train de changer », poursuit Gilles Brien, ajoutant que l’automne débute officiellement aujourd’hui.
La situation était prévue depuis au moins trois jours par les météorologues, soutient-t-il.
Alors que les autorités s’affairaient à sécuriser les lieux, les sinistrés quittaient par dizaines les lieux en soirée hier. Les plus chanceux tiraient des valises, d’autres s’accrochaient à quelques effets personnels.
La circulation était pénible un peu partout en raison des pannes d’électricité qui ont affecté environ 57 000 personnes en Outaouais.