Le Journal de Quebec

Retour de vacances

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Salut tout le monde ! Ça fait trois semaines qu’on s’est pas parlé. Alors, quoi de neuf ? De mon côté, j’ai compris que la seule façon de vraiment décrocher, c’était de quitter le pays. J’ai passé deux semaines en Europe de l’est : Prague, Vienne et Budapest. Trois villes où la bouffe a autant d’attitude que ses habitants. J’ai tout simplement adoré.

J’ai toujours été fasciné par ce coin du monde. Je me souviens, à l’école, lorsqu’on parlait de ces pays mystérieux de l’autre côté du rideau de fer, je partais dans ma tête à imaginer comment vivaient ces gens. Je présume qu’à l’époque, c’était bien différent. Mais aujourd’hui, à part la différence de langue, tout le monde a sa face dans son cellulaire comme chez nous.

UN VOYAGE MAGIQUE

Plus sérieuseme­nt, je n’ai jamais été aussi bouleversé par un voyage. On est sans arrêt bombardé d’histoire et de culture. J’ai marché en moyenne 10 heures par jour et j’ai quand même l’impression que je n’ai pas emmagasiné assez d’images dans ma tête.

Bizarremen­t, je me suis même surpris à être ému à longueur de journée en me promenant à travers tous les coins perdus que ces villes m’offraient. Je me promenais toute la journée et, après le souper, c’était plus fort que moi, fallait que je retourne voir ces mêmes rues illuminées par la beauté des lumières du soir.

Je m’imaginais la vie à travers les siècles. Je me suis même imaginé quelle aurait été la mienne à cette époque. À Prague, je suis allé manger dans un restaurant magique. À peine quelques tables et situé sur le bord d’un moulin. J’y ai passé deux heures à penser à tout et à rien en même temps, juste à regarder l’eau couler.

Évidemment, mes voyages ne sont jamais complets sans une bonne anecdote : à Vienne, je me suis fait attaquer par des cygnes. C’était la première fois de ma vie… et la dernière j’espère.

Je vous raconte. En Autriche, les gens ont un air bête naturel. Ils ont toujours l’air fâchés, même quand ils sont de bonne humeur. Vous comprendre­z que j’ai tout de suite cliqué avec ce peuple. J’ai toutefois appris à mes dépens que leurs animaux ont la même attitude. Je suis allé me baigner dans le Danube, le fleuve qui traverse la ville. Sur plusieurs kilomètres, le long d’une piste cyclable, il y a plein de quais où tu peux carrément sauter dans l’eau. La qualité de l’eau est géniale. On est loin de Montréal. Mais ça, c’est une autre histoire.

DES CYGNES FÉROCES

Donc après une petite course, je décide de sauter dans le fleuve. Juste comme je viens pour sortir, il y a cinq cygnes entre moi et la berge. Je vois l’un d’eux qui se dirige vers moi et je me dis innocemmen­t : c’est dont ben hot, y ont pas peur du monde.

Mais je me rends compte qu’il s’approche de plus en plus et même si c’est beau un cygne, rajoutes-y l’air bête autrichien et tu commences à te poser des questions. Comme de fait, il émet une sorte de son comme un chat fâché et en deux secondes, il y en a deux autres qui quittent la berge et se dirigent vers moi.

Là, je me dis : tu me niaises-tu ? Est-ce que je suis sur le bord de me battre avec une gang de cygnes?

Les six, sept Autrichien­s qui sont sur le quai commencent à rire et il y en a un qui me lance quelque chose en allemand. Réalisant que je ne comprends pas, il me dit, en anglais : – Ils protègent leurs femelles. – Ben peux-tu lui dire, en allemand, que je baise pas ça des oiseaux?

En tout cas, je ne verrai plus jamais Le Lac des cygnes de la même façon.

Mais je me rends compte qu’il s’approche de plus en plus et même si c’est beau un cygne, rajoutes-y l’air bête autrichien et tu commences à te poser des questions.

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