Plusieurs fleurons toujours à risque d’une acquisition hostile
Une dizaine d’entreprises cotées en bourse avec des revenus de plus d’un milliard $ sont sans protection
Plusieurs fleurons de l’économie québécoise comme Metro, SNCLavalin, WSP, CAE et Dollarama sont toujours à risque de voir leur centre de décisions partir vers l’étranger lors d’une offre publique d’achat.
« Il y a certainement plusieurs entreprises dites stratégiques dont la vente aurait un impact important au Québec », indique le président de l’institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), Yvan Dallaire.
Selon lui, la vente d’un des fleurons du Québec inc. comme Metro, SNC-LAvalin, WSP, CAE ou encore Dollarama soulèverait inévitablement une levée de boucliers.
Ces poids lourds du Québec inc. font partie d’une liste de 13 entreprises québécoises inscrites à la bourse ayant des revenus annuels de plus d’un milliard $ et sans protection contre des offres hostiles.
METRO VULNÉRABLE
Une offre d’achat étrangère sur Metro, qui a avalé l’an dernier le Groupe Jean Coutu pour 4,5 milliards $, générerait certainement une vive réaction politique et populaire au Québec.
Avec des revenus annuels dépassant les 16 milliards $ et un bénéfice d’exploitation de 1,3 milliard $, Metro représente une superbe prise pour un acquéreur.
Metro n’a pas d’actionnaire de contrôle. L’entreprise est détenue par de nombreux fonds institutionnels amé- ricains et canadiens comme Fidelity Management, The Vanguard Group, Beutel, Goodman, TD Asset, RBC Global Asset, Jarislowsky Fraser et BMO Asset.
Plusieurs analystes estiment que Metro demeure une proie très alléchante pour un détaillant étranger en alimentation désirant faire son entrée au Canada ou encore un gros fonds spéculatif.
Or, au 31 décembre 2017, la Caisse de dépôt et placement ne possédait aucune action de Metro dans son portefeuille de placements en actions canadiennes, seulement 48 millions $ en titres obligataires.
Dans les cas de Snc-lavalin, WSP, Dollarama et CAE, la Caisse détient des actions de ces entreprises, dont les positions pourraient être éventuellement augmentées advenant des rumeurs de prise de contrôle.
MOINS D’INTERVENTIONS
Pour l’analyste en politiques publiques à l’institut économique de Montréal (IEDM) Alexandre Moreau, l’état n’a pas à intervenir pour sauver des entreprises d’une vente à des intérêts étrangers avec des fonds publics.
« Ce n’est pas le rôle d’un gouvernement de se lancer dans le sauvetage des entreprises québécoises. Ce dernier doit plutôt agir pour créer un environnement fiscal qui va permettre aux entreprises de grandir et d’aller acheter des compétiteurs à l’étranger », assure-t-il.
L’analyste de L’IEDM rappelle que les entreprises québécoises achètent davantage à l’étranger que l’inverse.