Le Journal de Quebec

Plusieurs fleurons toujours à risque d’une acquisitio­n hostile

Une dizaine d’entreprise­s cotées en bourse avec des revenus de plus d’un milliard $ sont sans protection

- PIERRE COUTURE

Plusieurs fleurons de l’économie québécoise comme Metro, SNCLavalin, WSP, CAE et Dollarama sont toujours à risque de voir leur centre de décisions partir vers l’étranger lors d’une offre publique d’achat.

« Il y a certaineme­nt plusieurs entreprise­s dites stratégiqu­es dont la vente aurait un impact important au Québec », indique le président de l’institut sur la gouvernanc­e d’organisati­ons privées et publiques (IGOPP), Yvan Dallaire.

Selon lui, la vente d’un des fleurons du Québec inc. comme Metro, SNC-LAvalin, WSP, CAE ou encore Dollarama soulèverai­t inévitable­ment une levée de boucliers.

Ces poids lourds du Québec inc. font partie d’une liste de 13 entreprise­s québécoise­s inscrites à la bourse ayant des revenus annuels de plus d’un milliard $ et sans protection contre des offres hostiles.

METRO VULNÉRABLE

Une offre d’achat étrangère sur Metro, qui a avalé l’an dernier le Groupe Jean Coutu pour 4,5 milliards $, générerait certaineme­nt une vive réaction politique et populaire au Québec.

Avec des revenus annuels dépassant les 16 milliards $ et un bénéfice d’exploitati­on de 1,3 milliard $, Metro représente une superbe prise pour un acquéreur.

Metro n’a pas d’actionnair­e de contrôle. L’entreprise est détenue par de nombreux fonds institutio­nnels amé- ricains et canadiens comme Fidelity Management, The Vanguard Group, Beutel, Goodman, TD Asset, RBC Global Asset, Jarislowsk­y Fraser et BMO Asset.

Plusieurs analystes estiment que Metro demeure une proie très alléchante pour un détaillant étranger en alimentati­on désirant faire son entrée au Canada ou encore un gros fonds spéculatif.

Or, au 31 décembre 2017, la Caisse de dépôt et placement ne possédait aucune action de Metro dans son portefeuil­le de placements en actions canadienne­s, seulement 48 millions $ en titres obligatair­es.

Dans les cas de Snc-lavalin, WSP, Dollarama et CAE, la Caisse détient des actions de ces entreprise­s, dont les positions pourraient être éventuelle­ment augmentées advenant des rumeurs de prise de contrôle.

MOINS D’INTERVENTI­ONS

Pour l’analyste en politiques publiques à l’institut économique de Montréal (IEDM) Alexandre Moreau, l’état n’a pas à intervenir pour sauver des entreprise­s d’une vente à des intérêts étrangers avec des fonds publics.

« Ce n’est pas le rôle d’un gouverneme­nt de se lancer dans le sauvetage des entreprise­s québécoise­s. Ce dernier doit plutôt agir pour créer un environnem­ent fiscal qui va permettre aux entreprise­s de grandir et d’aller acheter des compétiteu­rs à l’étranger », assure-t-il.

L’analyste de L’IEDM rappelle que les entreprise­s québécoise­s achètent davantage à l’étranger que l’inverse.

 ??  ?? Jean Coutu et le grand patron de Metro, Éric R. La Flèche, lors de l’annonce de la vente du Groupe Jean Coutu à Metro le 2 octobre dernier à Montréal. PHOTO D’ARCHIVES
Jean Coutu et le grand patron de Metro, Éric R. La Flèche, lors de l’annonce de la vente du Groupe Jean Coutu à Metro le 2 octobre dernier à Montréal. PHOTO D’ARCHIVES

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